L’Allemagne aurait approuvé les équipements réseaux du Chinois, tandis que le Centre belge pour la cybersécurité considère n’avoir aucun élément probant quant à une éventuelle menace que ferait peser Huawei sur les réseaux 5G du Plat Pays. En France, le gouvernement reste dans l’ambiguïté mais ne semble plus vouloir exclure le géant.
Huawei revient-il en grâce sur le Vieux Continent ? Si l’Allemagne se faisait écho des craintes américaines, les autorités auraient donné le feu vert à la présence de Huawei sur les futurs réseaux 5G, selon le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. En France, les pouvoirs publics jouent sur l’ambiguïté de leur position. Si une proposition de loi sur la sécurité des réseaux mobiles est arrivée à l’Assemblée, la secrétaire d’Etat aux télécommunications, Agnès Pannier-Runacher, tenait au Monde un discours n’excluant pas l’équipementier chinois.
« Quelle que soit la nationalité de ces équipementiers, il y a deux points sur lesquels nous devons être attentifs : la qualité de leur technologie – et là-dessus certains acteurs sont plus fragiles que Huawei – et le fait que des entreprises peuvent être soumises à des lois d’extraterritorialité, qui iraient à l’encontre de nos intérêts » expliquait-elle. Des propos rejoints hier matin par Guillaume Poupard. Sur France Inter, le patron de l’ANSSI, assurait que se concentrer sur un seul équipementier relèverait de « l’erreur ».
Pas de preuve
Au même moment, en Belgique, le quotidien flamand Der Standaard rapporte le premier constat du Centrum voor Cybersecurity België (CCB). Depuis décembre dernier, l’homologue belge de l’ANSSI mène son enquête sur l’équipementier chinois, qui compte parmi ses clients les opérateurs Orange, Telenet et Proximus. « A ce jour, nous n'avons aucune indication suffisante pour parler d'une menace Huawei » indique une porte-parole du CCB.
Outre les analyses techniques, le régulateur a été voir du côté de ses partenaires étrangers qui ont banni ou prévoient de bannir Huawei. « Nous leur avons demandé s'ils avaient des études avec des éléments démontrables pour soutenir ces allégations. Nous n’avons pu en obtenir nulle part » raconte le CCB. Faute de preuves incriminantes, l’agence ne pourra fournir de rapport final au gouvernement belge et « continuera de surveiller » la situation. Ce qui ne préjuge pas de la décision finale du gouvernement de Charles Michel.