Face au ralentissement de la croissance de ses revenus publicitaires, le géant du Web adopte une stratégie à double versant. D’une part, il crée de nouveaux formats et espaces publicitaires sur mobile, plateforme de choix des annonceurs. De l’autre, il ajoute de nouvelles cordes à son arc e-commerce.
Google a des problèmes de pub. Fin avril, les marchés sanctionnaient durement le géant alors que celui-ci venait de publier des résultats financiers en-deçà de leurs attentes. En effet, ses revenus n’ont grimpé au premier trimestre de son exercice fiscal "que" de 17% à 36,3 milliards de dollars, contre 26% l’année précédente. Son bénéfice net passe quant à lui de 9,4 milliards de dollars au premier trimestre 2018 à 6,6 milliards le trimestre passé.
On pourra arguer que les amendes infligées à Mountain View par la Commission européenne pèsent lourd sur les comptes de l’entreprise. Néanmoins, c’est sur la baisse de régime en termes de revenus publicitaires que les investisseurs se sont concentrés. Quoiqu’en progression de 3,5 milliards de dollars sur un an, la réclame inquiète : le coût par clic sur les pages Google ont en effet chuté de 19% par rapport à 2018, tandis que les coûts d’acquisition de trafic restent élevés, frôlant les 7 milliards de dollars.
La pub ne paie plus aussi bien
Lors de sa conférence téléphonique avec ses investisseurs, Google a souligné que cette baisse était due à l’utilisation croissante des plateformes mobiles aux dépens du desktop. Or l’espace publicitaire sur mobile se vend moins cher, alors que la croissance du nombre de clics ralentit sur PC. La solution est toute trouvée : afficher plus de réclames sur mobile, soit créer de nouveaux espaces publicitaires. A commencer par les Discovery Ads.
Prenant la forme d’un carrousel d’images “swipeable” (à faire glisser d’un mouvement du doigt vers la gauche ou la droite), ce format est rendu nativement sur différents produits Google, à savoir la page d’accueil de YouTube, les onglets Promotions et Social de Gmail et le flux Discover, au bas de la page d’Accueil de Google Search. Viennent ensuite les Gallery Ads, disponibles sur les pages de résultats de recherche et matérialisées par “un format visuel interactif”.
Des airs d’Amazon
Enfin, Google Images, Discover et plus tard YouTube vont se voir gratifiés d’un “format publicitaire très visuel qui incorpore une riche imagerie Lifestyle à vos publicités Shopping”, Showcase Shopping Ads, déjà existant sur d’autres services Google. En outre, les publicités redirigeront désormais directement à la page correspondante dans l’application mobile de l’annonceur, pour peu que l’utilisateur ait déjà installé cette dernière.
Pour conclure, Google va “s’Amazonifier” en refondant son outil Shopping, avec la possibilité pour le consommateur d’effectuer son achat “en ligne” soit sur le site de l’annonceur, dans le magasin le plus proche “ou directement sur Google”. “Pour les détaillants et les marques, [le nouveau Google Shopping] rassemble les publicités, les annonces locales et les transactions en un seul endroit pour les aider à se connecter avec les consommateurs tout au long de leur parcours d'achat”.