La police allemande ferme un datacenter clandestin

Installé dans un bunker de la Guerre Froide, un datacenter offrait ses services d’hébergement à diverses plateformes d’échanges de services et marchandises illégales. Un raid de la police d'outre-Rhin y a mis fin.

Que faire d’un vieux bunker de l’Otan installé dans un pittoresque village allemand ? Celui de Traben-Trarbach, sympathique commune de Rhénanie-Palatinat, a reçu jeudi dernier la visite de la police. Cette perquisition est la dernière étape en date d’une longue enquête des autorités tudesques relative à un service d’hébergement d’activités illégales, trafic de drogues, revente d’outils de hacking et pédopornographie incluse.

Selon Associated Press, le bunker a été acquis en 2013 par un Néérlandais qui a transformé l’ancienne installation militaire en datacenter.  Le service d’hébergement en question était dédié, selon le procureur, « exclusivement à des fins illégales » et l’homme en question est soupçonné d’entretenir des liens avec le crime organisé (sur son blog, Brian Krebs cite l’enquête d’un tabloïd le reliant à un trafiquant de drogues irlandais notoire).

200 serveurs dédiés au crime

Jeudi, les policiers allemands ont ainsi saisi dans ce « cyber bunker » plus de 200 serveurs. Y étaient hébergées diverses places de marché du « dark web », Wall Street Market, tombé plus tôt cette année, où l’on trouvait drogues et outils de hacking ainsi que Orange Chemicals et Cannabis Road, deux plateformes spécialisées en drogues. En outre, selon les autorités, l’attaque de 2016 contre Deutsche Telekom semble provenir de ce datacenter.

L’équivalent de 41 millions de dollars ont également été saisis sur place. L’enquête s’intéresse à une douzaine de personnes, dont sept Néerlandais et trois Allemands. Sept des suspects ont été interpellés en Allemagne en marge de la perquisition, tandis que d’autres perquisitions avaient lieu aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Pologne.