Cette semaine, l'équipe en charge de la sécurité de Comparitech a révélé avoir repéré cinq bases de données librement accessibles depuis Internet. Appartenant à Microsoft, elles contenaient 250 millions d'enregistrements provenant des services clients de l'éditeur. Averti, celui-ci s'est empressé de colmater la brèche.
2020 débute sur une note négative pour Microsoft en termes de protection des données. La société Comparitech rapporte que l'un de ses chercheurs a découvert le 29 décembre cinq serveurs ElasticSearch ouverts aux quatre vents. Chacun contenait une copie apparemment identique d'une base de 250 millions d'entrées. Une rapide enquête de l'équipe établit que ces bases appartiennent à nul autre que Microsoft, et qu'elles proviennent de son service support, couvrant une période allant de 2005 à 2019.
Comparitech explique que les informations personnelles les plus identifiables avaient été préalablement expurgées des bases, à l'instar des références de contrats et des données de paiement. Toutefois étaient accessibles en clair des adresses email des clients comme des agents du support, des adresses IP, le détail des réclamations, les numéros alloués aux cas traités ainsi que des notes internes « confidentielles ». Microsoft a expliqué plus tard que dans le cadre de ses procédures habituelles, les bases de données de son service support étaient automatiquement caviardées, notamment en ce qui concerne des données à caractère personnel. Néanmoins, « dans certains cas de figure », les données ont pu ne pas être supprimées, par exemple dans le cas où une adresse mail contenait un espace.
Corrigée en 24 heures
Dès sa découverte le 29 décembre, Comparitech a averti Microsoft, qui a sécurisé ses bases de données dans les 24h qui ont suivi. Après enquête, les deux entreprises ont communiqué sur le sujet, Redmond signalant qu'un « changement apporté au groupe de sécurité réseau de la base de données le 5 décembre 2019 contenait des règles de sécurité mal configurées qui a permis l'exposition des données ». Si aucune donnée sensible n'était comprise dans le lot, celles qui ont pu fuiter peuvent être utilisées à des fins de phishing par des acteurs malveillants. Microsoft a souligné, entre deux excuses, qu'il se mettait en contact avec les utilisateurs concernés.
En outre, le géant a annoncé la mise en place de quelques mesures afin d'éviter qu'à l'avenir ce genre de problème se reproduise. A commencer par un audit des règles de sécurité réseau établies pour les ressources internes ainsi qu'un renforcement de « la portée des mécanismes qui détectent les erreurs de configuration des règles de sécurité », avec l'ajout d'alertes supplémentaires aux équipes lorsque des erreurs de configuration des règles de sécurité sont repérées. Enfin, Redmond a annoncé qu'il modifiera l'implémentation de l'automatisation du caviardage de ses bases.
« Les erreurs de configuration sont malheureusement une erreur courante dans l'industrie. Nous avons des solutions pour éviter ce genre d'erreur, mais malheureusement, elles n'ont pas été activées pour cette base de données. Comme nous l'avons appris, il est bon de revoir périodiquement nos propres configurations et de nous assurer que vous profitez de toutes les protections disponibles » écrit l'éditeur.