A la demande de Thierry Breton, les deux géants du streaming vidéo ont concédé une réduction de leurs débits en Europe pour les 30 prochains jours. Si en France les opérateurs connaissent effectivement des ralentissements, ils sont nombreux à s’interroger sur l’efficacité de ces mesures. Dont le BEREC…
Thierry Breton, commissaire européen au numérique, entre autres, s’inquiétait sur Twitter des risques de congestion du trafic. En effet, un coup d’œil rapide sur DownDetector permet de constater que les clients de nos quatre opérateurs nationaux ont pu rencontrer ces derniers jours de légers problèmes. Rien de très grave, ou qui augurerait comme certains le prétendent des pannes massives sur les réseaux.
Pourtant, l’ancien patron d’Atos a appelé certains géants du Web, notamment les plateformes de streaming vidéo. Thierry Breton explique dans un tweet avoir discuté avec Reed Hasting, le CEO de Netflix. Celui-ci a par la suite consenti à réduire les débits, donc la qualité de l’audio et de la vidéo, pour les 30 prochains jours, allégeant de 24% son trafic sur les réseaux européens.
Internet menacé ?
De même, YouTube a pris une mesure similaire, après une discussion entre le commissaire européen, Sundar Pichai et Susan Wojcicki. A Reuters, le géant de la vidéo explique s’engager « à basculer temporairement tout le trafic de l'UE vers une définition standard par défaut ». Là encore, une qualité vidéo moindre, mais un allègement sur la bande passante, pour les 30 prochains jours. Du côté de Disney cependant, aucune nouvelle et aucune baisse de trafic.
Mais la bande passante est-elle véritablement menacée ? Ils sont nombreux sur Twitter à s’insurger, à tort ou à raison, contre l’appel lancé par Thierry Breton. Les plus diplomates pointent à juste titre que le problème ne vient pas tant des réseaux, qui supportent bien la charge, que des serveurs en bout de chaîne. Le BEREC, organisme rassemblant les régulateurs européens des télécoms, est venu siffler la mi-temps.
Dans un communiqué, il souligne que, certes, « les opérateurs indiquent qu'il existe une demande accrue de connectivité » mais que, pour autant, « cela n'entraîne pas jusqu'à présent de congestion du réseau ». En conséquence ces réductions de débits de YouTube et Netflix sont considérées par le régulateur comme des précautions. Enfin, le BEREC a mis en place un mécanisme de notification spécial pour surveiller la situation du trafic Internet dans chaque État membre afin de pouvoir répondre aux problèmes de capacité.