Passée la première vague tragique du pic d’hospitalisation des malades du Covid-19, le réseau social ne se contentera pas d’éliminer les fausses informations de ses fils d’actualité. Il va amplifier via son programme Data for Good, sa coopération avec les chercheurs pour préparer les mesures de déconfinement.
Tout comme Google qui publiait à la fin de la semaine dernière des analyses sur le respect des mesures de confinement pays par pays, Facebook tient à tenir son rang de premier réseau social mondial et à renforcer ses coopérations avec les chercheurs et les organisations sans but lucratif. Cette initiative s’inscrit dans le programme Data for Good qui rassemble des données publiques et des cartes notamment sur la densité de population et pour la prévention des maladies.
Alimenter les recherches en données
A ce stade peu de jeux de données spécifiques à l’épidémie de Covid-19 (sinon certaines données de connectivité sociale entre régions) mais Facebook annonce le lancement de plusieurs études pour lesquelles il se propose d’être fournisseur tiers de confiance de données agrégées et anonymisées aux chercheurs qui préparent notamment les plans de déconfinement. Une belle revanche après l’affaire Cambridge Analytica qui avait sérieusement terni l’image du groupe de Mark Zuckerberg il y a de cela deux ans seulement. Mais ça c’était avant…
Ainsi une sélection d’utilisateurs américains de Facebook vont bientôt recevoir une invitation en haut du fil d’actualité les encourageant à participer à une enquête volontaire du centre de recherche Delphi de l’université Carnegie Mellon, conçue pour aider les chercheurs en santé à identifier plus tôt les zones sensibles en matière de COVID-19. Cette étude vise à obtenir de nouvelles informations sur la manière de réagir à la crise, notamment des cartes thermiques des symptômes signalés par les personnes concernées. Ces informations peuvent aider les systèmes de santé à planifier où les ressources sont nécessaires et, éventuellement, quand, où et comment rouvrir certains pans de la société. « Si les résultats sont utiles, nous mettrons en place des études similaires dans d’autres parties du monde » indique Facebook qui présente par ailleurs un premier bilan chiffré de sa participation à la lutte contre la pandémie.
D’autres exploitations des données Facebook permettent de mesurer le degré de connexions sociales entre habitants de différentes régions. Là aussi les analyses de ces données pourront guider les futures mesures de déconfinement.
En France le programme Data for Good implique l’université Paris sciences et lettres (11 établissements d’enseignement supérieur) et des partenaires (CNRS, Inserm et Inria). Facebook indique travailler avec ce consortium pour aider les chercheurs à définir des modèles de stratégies de déconfinement afin d’éclairer les prises de décision publiques. Celles-ci reposent actuellement sur les avis du conseil scientifique mis en place par le ministre de la santé Olivier Véran doublé récemment par le "CARE" (Comité Analyse Recherche et Expertise) qui réunit 12 chercheurs et médecins.