L’inspecteur général du Department of Defense s’est prononcé sur les conditions d’attribution du contrat JEDI. Selon le Pentagone, la procédure n’a pas été entachée d’irrégularités et la décision n’a pas été dictée par la Maison Blanche... quand bien même cette dernière a refusé de répondre à toutes les interrogations du DoD.
En octobre dernier, le Pentagone attribuait le contrat JEDI à Microsoft et son cloud Azure. AWS, candidat malheureux, attaquait ce choix devant les tribunaux, accusant le DoD de partialité : en effet, Donald Trump en personne aurait fait pression pour que l’entreprise de son grand ennemi, Jeff Bezos, ne puisse remporter cet appel d’offres à 10 milliards de dollars.
Devant les tribunaux, AWS a gagné un premier round en obtenant la suspension de l’exécution du contrat. Les avocats du DoD avaient alors demandé à la juge fédérale un délai de 120 jours au cours duquel le Pentagone réexaminera son évaluation des deux dossiers et prendra le cas échéant des mesures « correctives ». L’inspecteur général du DoD vient de rendre son verdict et, dans un document de 317 pages, annonce n’avoir trouvé aucune preuve d’une interférence de la Maison Blanche dans la procédure.
Une histoire de prix
Il constate en outre, contrant certaines critiques, qu’attribuer le contrat JEDI à une seule entreprise - Microsoft - plutôt que de le diviser entre concurrents était « conforme aux normes applicables ». Surtout l’inspecteur général estime que « le personnel du DoD qui a évalué les propositions de contrat et a attribué à Microsoft le contrat JEDI Cloud n'a subi aucune pression concernant sa décision d'attribution ».
Et ce quand bien même, à en croire ce même rapport, la Maison Blanche n’a pas tout à fait été coopérative dans l’enquête du DoD. L'inspecteur général explique que l’exécutif s’est réfugié derrière son « privilège de communication présidentiel » et n’a pas répondu à l’intégralité des questions du Pentagone.
Ce qui n’empêche pas Jon Palmer, le principal avocat de Microsoft, de se réjouir de ce rapport. Dans un post de blog au vitriol, il taille une croupière à AWS, estimant que l’entreprise de Jeff Bezos cherche à rejouer l’appel d’offres en adaptant le prix de sa proposition à celle de Microsoft, qui l’aurait emporté parce que ce dernier proposait « une meilleure technologie à un meilleur prix ». Mais l’affaire retourne désormais entre les mains de la justice.