Washington vient de renforcer les sanctions pesant sur Huawei. Et cette fois-ci, ce sont moins les entreprises américaines qui sont impactées que ses fournisseurs étrangers. En tête de ceux-ci, TSMC, qui a le constructeur chinois pour principal client. Or le fondeur taïwanais se prépare à investir 12 milliards de dollars pour ouvrir une nouvelle usine aux États-Unis.
En début de semaine, la presse asiatique rapportait que le fondeur taïwanais TSMC avait suspendu ses contrats avec Huawei. Une décision qui ferait suite à la décision de Donald Trump de prolonger d’un an l’embargo en vigueur pesant sur le constructeur chinois. En effet, en mai 2019 la Maison Blanche décidait par décret d’interdire aux entreprises américaines de vendre des technologies ou composants américains à Huawei, à moins de se voir accorder par l’exécutif américain une licence spéciale. Avec pour conséquence l’absence de l’écosystème Google sur les derniers P40.
Or pour TSMC, ou Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, les sanctions de Washington risquent également de s’appliquer, puisque les nouvelles règles s’appliquant depuis la fin de semaine dernière élargissent le champ des interdictions, affectant notamment des entreprises étrangères qui recourent à des technologies américaines dans leurs produits. Si TSMC devait les suivre, le sort des SoC Kirin serait menacé.
12 milliards de dollars aux USA
Mais le fondeur a nié ces informations, tandis que Huawei a refusé de les commenter. C’est donc, encore et toujours, l’incertitude qui demeure. D’autant que le Département du Commerce américain souffle le chaud et le froid, annonçant entre autres que les licences d’exportation pourraient bien ne pas être accordées aux fournisseurs de Huawei. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les supply chains des fabricants de composants.
Mais le Taïwanais pourrait bien tenter une opération séduction auprès de l’exécutif américain. En effet, l’entreprise a fait une annonce quelques jours avant que la Maison Blanche ne prolonge les sanctions. TSMC a en effet présenté un plan d’investissements à hauteur de 12 milliards de dollars afin de construire en Arizona un site de production de puces. Une manière d’entrer dans les bonnes grâces de Washington ? Cette possibilité a été balayée d’un revers de la main par le Département du Commerce, il n’est toutefois pas impossible que TSMC se cherche de nouveaux débouchés, hors de Chine.