L’ennemi de mon ennemi est mon ami, dit le dicton. Et cet ennemi commun, c’est Microsoft. Slack et Amazon s’adossent l’un à l’autre pour contrer plus efficacement Teams et Azure, à commencer par le passage de la plateforme collaborative au SDK d’Amazon Chime, le service de vidéoconférence d’Amazon.
Slack travaille main dans la main avec AWS depuis déjà plusieurs années : son service repose sur l’infrastructure du géant du cloud. Et voilà que les deux entreprises annoncent vouloir resserrer ces liens qui les unissent. Non pas par un rachat, malgré les envies de Jeff Bezos en 2017 de mettre la main sur l’étoile montante du collaboratif, mais par l’extension de ce partenariat.
Car les temps ont bien changé depuis 2017. Teams, de Microsoft, est venu tenir la dragée haute à Slack et, COVID-19 aidant, Zoom a creusé sa niche, tant et si bien que le cours de Slack en bourse fait grise mine. D’autant que, à l’avantage du service spécialisé dans la vidéoconférence, Slack n’a jamais brillé par la qualité de ses appels audio-vidéo. Pire encore, au coeur de la crise, la fonction Slack Calls a connu quelques “problèmes de connectivité”.
C’est sans doute la raison de la migration à venir de Slack Calls vers Amazon Chime, dont le SDK servira à assurer l’audio et la vidéo dans Slack. “En s'appuyant sur Amazon Chime pour alimenter sa communication en temps réel, Slack tirera parti de l'infrastructure éprouvée d'AWS pour offrir des expériences utilisateur de haute qualité et fiables tout en éliminant le coût et la complexité de la maintenance de sa propre infrastructure de communications unifiées” explique AWS dans son communiqué.
Des intégrations supplémentaires
En outre, la plateforme collaborative explique qu’elle continuera de s’appuyer sur AWS en qualité de “fournisseur cloud préféré” et sur ses différents services : stockage, puissance de calcul, bases de données, machine learning. Et sécurité, puisque Slack va désormais avoir recours à AWS Key Management Services pour la distribution et le contrôle de ses clés de chiffrement et celles des utilisateurs de son propre outil, Enterprise Key Management.
Enfin, quelques intégrations sont au menu, avec l’arrivée du chatbot d’AWS sur Slack, utile aux équipes de développement et opérationnelles utilisant à la fois AWS et Slack, d’autant que l’agent virtuel intégrera prochainement plus de 175 services supplémentaires, permettant aux développeurs et autres de travailler sans avoir à quitter l’interface de Slack. AppFlow, le service d'intégration entièrement géré d’AWS, intègre lui aussi Slack, “permettant aux utilisateurs de transférer en toute sécurité des données entre des services Slack et AWS comme Amazon Simple Storage Service (Amazon S3) et Amazon Redshift, simplifiant des tâches telles que l'analyse des tendances de l'engagement client”.
“Le partenariat stratégique avec AWS permet à nos deux sociétés d'évoluer pour répondre à la demande et de proposer des offres de niveau entreprise à nos clients” explique Stewart Butterfield, CEO et co-fondateur de Slack. “En intégrant les services AWS à la plate-forme de Slack, nous aidons les équipes à gérer facilement et de manière transparente leurs projets d'infrastructure cloud et à lancer des services cloud sans jamais quitter Slack”. SI aucun détail financier n’a été dévoilé, le communiqué nous apprend que AWS a accepté d'utiliser Slack en interne.