C’est un peu une surprise mais les deux conseils d’administration se sont mis d’accord pour la reprise de Datrium par VMware. Aucun détail n’a été donné sur la transaction.
Datrium, qui a levé 170 millions de dollars depuis sa création en 2012, propose une solution qui vise à résoudre les problèmes posés dans les environnements convergents et hyperconvergents. Les deux environnements connaissent des limites. Le stockage reste le point faible des solutions convergentes où le contrôleur devient le goulet d’étranglement. L’administration est devenue complexe du fait de la séparation administrative des domaines et de la configuration des volumes logiques de stockage (LUN, Logical Unit Number). Les environnements hyperconvergents connaissent eux des limites lors de leur évolution ou de leur adaptation à de nouvelles charges (scaling) avec des clusters souvent de tailles minimes, un déploiement monolithique et de nombreuses contraintes venant des fournisseurs eux-mêmes. Datrium se veut une alternative pour répondre à ces différents problèmes.
Avec des configurations plus modulaires, Datrium découple le compute du stockage, ce qui permet de favoriser soit l’un soit l’autre selon les cas d’usages et les besoins. La solution se présente soit comme une appliance, soit comme une solution logicielle avec différents nœuds prenant en charge les données, le compute et la gestion de la solution. Chaque nœud embarque les services associés et autorise ainsi des upgrades selon les besoins en scale out avec des performances ou des évolutions prévisibles et linéaires après ajout de nœuds.
La solution évolue vers la constitution d’une plate-forme pouvant jouer plusieurs rôles dont, pour le stockage, de cible pour du stockage primaire ou secondaire suivant les cas, avec la possibilité d’ajouter un tiers de stockage dans le Cloud. L’évolution de la solution s’appuie aussi sur l’extension des services fonctionnels comme un système de chiffrement spécifique ou des groupes de règles pour la recherche de données ou l’indexation en catalogue de données. Une fonction de réplication dynamique (Elastic Replication) est également disponible. L’ensemble de ces fonctions forment Data Cloud Foundation. Des snapshots consistants à l’intérieur d’un groupe de protection défini par des règles de protection sont reliés par un catalogue des sauvegardes à ce qui doit être sauvegardé (VM, disque virtuel ou fichier) appelés Datastore. Le support du multi Datastores est prévu pour la fin de l’année. Du nouveau est encore à venir avec l’évolution vers NVMe over Fabric avec l’utilisation de JBOf.
L’entreprise est partenaire de VMware avec un service de la reprise après sinistre (DRaaS) avec VMware Cloud sur AWS. Ce service fournit des sauvegardes incrémentielles chiffrées, dédupliquées et stockées dans AWS S3. Après le rachat, Datrium va étendre la solution de reprise après sinistre de VMWare Site Recovery vers les environnements hybrides avec la solution de Datrium qui peut se placer sur site avec un tiers de stockage dans le Cloud.
Au bilan VMware réalise une belle opération qui étend ses services vers l’architecture privilégiée demain, l’hybride, mais s’inscrit aussi dans la volonté des entreprises de concevoir des architectures résilientes aux incidents en tirant parti du Cloud pour gagner en flexibilité, et parfois, sur les coûts. Enfin, VMware se place sur un domaine en forte croissance qui représente déjà un marché de 4,5 milliards et dont la croissance annuelle jusqu’en 2023 est estimée à 15 % par an selon le cabinet IDC.