Les deux géants avaient pour projet de tirer un câble sous-marin entre Los Angeles et Hong Kong. Mais face aux réticences de la FCC et aux tensions sino-américaines, ils ont retiré leur demande, révisant leur copie pour en exclure leur partenaire chinois et ne plus relier les États-Unis qu’à Taïwan et aux Philippines.
Le PLCN, ou Pacific Light Cable Network, est né en 2016. Ce projet porté par Google et Facebook, associé à TE SubCom et au hongkongais PLDC, consiste à tirer un câble sous-marin reliant Los Angeles à Hong Kong. Soit 12800 km d’une rive à l’autre du Pacifique. Le câble devait être opérationnel en 2018.
Pourtant, en 2020, il n’a toujours pas vu le jour. En cause, les tensions sino-américaines : le projet attend l’autorisation de la Federal Communications Commission américaine depuis 2017. Dans le courant de l’été, alors que le conflit se durcit entre les deux puissances, un comité dépendant du Department of Justice s’est penché sur le PLCN. Et son avis était tranché...
“Il n’est pas dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis d’approuver les câbles sous-marins qui atterrissent sur le territoire de la RPC alors que le gouvernement de la RPC a déjà démontré l’intention d’acquérir les données des personnes américaines” exprime ce comité, aux yeux duquel le point d’arrivée, Hong Kong, exposerait les communications américaines au regard indiscret de Pékin. Une inquiétude exacerbé par la situation à Hong Kong et les mesures prises par le gouvernement chinois.
Déviés
Google et Facebook ont donc retiré leur demande. Pour autant, le projet ne tombe pas à l’eau. Les deux géants ont en effet remis à la FCC un nouveau formulaire, révisant leurs plans. Ainsi, selon ce document, il ne s’agit désormais plus de relier directement Hong Kong. Google connectera Los Angeles à Taiwan tandis que Facebook reliera la côte américaine à celles des Philippines.
Le partenaire chinois, PLDC, est quant à lui écarté des câbles et ne conserve plus qu’un intérêt dans quatre paires de fibres non utilisées sur le tronc principal - et des droits de vote proportionnels. En outre, des clauses contractuelles interdisent à PLDC d’interférer avec la propriété ou les droits d'utilisation de Google et Facebook en ce qui concerne le tronc principal ou l'équipement commun.