Que faut-il retenir de ce onzième Top250, le premier de l’ère Numeum, résultat de la fusion entre le Syntec numérique et Tech In France ? Le classement a été dévoilé hier, d’abord lors d’un évènement intimiste puis lors d’une soirée où ont été annoncé les noms des cinq lauréats récompensés cette année. Premier constat : les éditeurs français de logiciels n’ont pas connu la crise.
Avec un chiffre d’affaires de 17,9 milliards d’euros, le secteur a enregistré en 2020 une croissance de 9,1%, supérieure à celle de 2019 (7,2%). Néanmoins, le cabinet EY, co-auteur de l’étude, signale cependant que le top 3 des éditeurs, Ubisoft, Dassault System et Criteo, tirent cette croissance vers le haut : sans eux, elle plafonnerait à 5%, grâce à notamment la bonne année 2020 de l’éditeur d’Assassin’s Creed.
L’abonnement s’impose
Autre point notable, le SaaS contribue au chiffre d’affaires des éditeurs à hauteur de 46%. Stanislas de Rémur, le président du collège des éditeurs de Numeum, s’étonnait d’ailleurs en petit comité de ce chiffre, indiquant s’être attendu « à un chiffre plus élevé ». Ce qui s’explique par la part importante des acteurs historiques pratiquant encore la licence. Etrangement, le modèle d’abonnement est majoritaire, à hauteur de 78%, mais EY rappelle que l’abonnement ne comprend pas uniquement le SaaS, mais aussi les contrats de maintenance, etc.
Deux points noirs au tableau, les éditeurs ont du mal à s’exporter. La France représente ainsi 41% du chiffre d’affaires du secteur, suivi par la zone EMEA à 29%. Seuls les éditeurs à plus de 100 millions d’euros de revenus parviennent à s’internationaliser, avec 67% de leur activité réalisée hors de France… mais là encore, Ubisoft tire ce chiffre vers le haut. Enfin, tous redoutent la pénurie de compétences et craignent que les Américains, Facebook en tête, ne leur volent les talents français.
Les résultats complets, ainsi que le classement des 269 éditeurs référencés, sont disponibles ici.