L’équipementier suédois vient de reconnaître des versements de pots de vin en Iraq entre 2011 et 2019, pots de vin possiblement perçus par l’Etat islamique en Iraq et au Levant.
Avis de tempête pour le Suédois Ericsson. L’équipementier, poursuivi aux Etats-Unis quant à des pratiques de corruption dans plusieurs pays, a versé en 2019 un milliard de dollars pour régler l’affaire. Et a lancé sa propre enquête en interne, dont les conclusions ont été gardées secrètes… Mais sous pression médiatique, Ericsson vient de reconnaître moult méfaits.
Certains ont notamment été commis entre 2011 et 2019 en Iraq. Le Suédois évoque dans son communiqué des « violations graves de ses règles de conformité légale et de l’éthique des affaires du groupe ». « Donations d’argent sans bénéficiaire clairement identifié », « paiements de fournisseur sans documentation », « paiements en liquide », « recours inapproprié à des fournisseurs et des consultants », « risque potentiel de blanchiment d’argent »… la liste est longue.
Ericsson a-t-il financé l'Etat islamique
Pire encore, certains de ces pots de vin ont été versés à des groupes armés dans la région, il s’agissait de dessous de table pour du transport routiers dans des zones contrôlées par des organisations terroristes, y compris Daesh. « L’enquête n’a pas pu identifier l’implication directe d’un quelconque employé d’Ericsson dans le financement d’organisations terroristes » précise néanmoins Ericsson.
Börje Ekholm, le PDG de l’équipementier, a confirmé à demi-mot les soupçons de la presse suédoise mais souligne que l’enquête interne n’a pu déterminer qui sont les ultimes bénéficiaires de ces pots de vin. Bien que l’entreprise assure avoir pris des mesures pour que les pratiques incriminées ne se reproduisent, son cours à la bourse de Stockholm a dévissé de 14% après que l’information ait été rendue publique.