L’éditeur Kaspersky a annoncé qu’il allait réduire progressivement ses activités dès le 20 juillet 2024.
À quoi bon ? C’est la question que l’éditeur russe de logiciels de cybersécurité Kaspersky a dû se poser. Visé par de lourdes sanctions outre-Atlantique, il a décidé de plier bagage.
« À partir du 20 juillet 2024, Kaspersky réduira progressivement ses activités aux États-Unis et supprimera les postes basés dans ce pays. Cette décision et ce processus font suite à la décision finale du département américain du Commerce interdisant la vente et la distribution des produits Kaspersky aux États-Unis », a expliqué la société dans un communiqué transmis à l'AFP.
L’entreprise dit avoir « soigneusement examiné et évalué les implications des exigences légales américaines » et a finalement pris cette décision, alors que « les perspectives de faire des affaires dans ce pays ne sont plus viables ».
De multiples offensives contre Kaspersky
Ce départ marque l’épilogue d’une longue chasse aux sorcières contre l’éditeur. En 2017, l’administration Trump avait émis une directive interdisant l’utilisation des produits pour les agences fédérales. En mars 2022, la Commission fédérale des communications des États-Unis avait inscrit les produits fournis directement ou indirectement par Kaspersky à la "Liste des équipements et services de communication qui posent une menace pour la sécurité nationale".
En juin, le Bureau de l'Industrie et de la Sécurité (BIS) du Département du Commerce avait annoncé l’interdiction pour Kaspersky et ses filiales de fournir des logiciels antivirus ainsi que des produits ou services de cybersécurité aux États-Unis et aux Américains. Les autorités américaines craignent que Kaspersky se conforme aux demandes d'information de Moscou et donne ainsi accès à des informations sensibles de clients américains, notamment par le biais de certains privilèges administratifs.
Le département du Commerce suspectait en outre que Kaspersky puisse installer des logiciels malveillants sur les appareils de ses clients américains et retenir des mises à jour critiques. Dans la foulée, une douzaine de dirigeants de Kaspersky avaient également été sanctionnés par le Trésor des États-Unis pour leur supposée coopération avec la Russie. Leurs biens et intérêts qu’ils possédaient dans le pays avaient alors été bloqués.