Le Centre intégré pour la cyberdéfense (NICC) doit améliorer la protection des réseaux de l’organisation et de ses alliés et intégrer pleinement le cyberespace dans les opérations de l’OTAN.
Pour faire face à des cyberattaques « toujours plus sophistiquées », les membres de l’OTAN sont parvenus à un accord, mercredi 10 juillet, lors du sommet de Washington, pour la création d’un Centre intégré pour la cyberdéfense (NICC). Cette structure poursuivra deux objectifs : protéger les réseaux de l’organisation et de ses alliés, et informer les commandants de l’OTAN des menaces et vulnérabilités. Et ce, « y compris dans les infrastructures critiques civiles détenues par le secteur privé qui sont nécessaires pour appuyer des activités militaires », a indiqué l’organisation dans un communiqué.
En son sein, civils et militaires travailleront conjointement pour améliorer les connaissances du cyberespace afin de renforcer la résilience et la défense. « Le Centre, qui tiendra compte des valeurs que les Alliés partagent et de leurs obligations internationales, encouragera une approche du cyberespace fondée sur des règles, prévisible et sûre », poursuit l’organisation. Le NICC sera implanté au SHAPE, le quartier général stratégique en Europe de l'OTAN basé à Mons, en Belgique. Les fonctions exactes du centre seront détaillées dans les mois à venir.
Des cyberattaques prorusses de plus en plus fréquentes
La création du NICC intervient dans un contexte de tensions internationales croissantes, sur fond de guerre en Ukraine et d’augmentation constante du nombre d’attaques. Preuve en est, en 2022, les cyberattaques attribuées à des groupes russes ou prorusses menées contre des pays de l’OTAN ont bondi de 300 % par rapport à 2020, selon un rapport de Google.
Début mars 2024, par exemple, plusieurs services de l’État français ont été paralysés par des attaques par déni de service (DDoS) menées par Anonymous Sudan, un groupe de hackers prorusses. Les membres de l’OTAN redoutent également des tentatives d’espionnage et de sabotage, menées par la Russie, mais aussi par la Chine, via l’exploitation de failles et la mise en œuvre de cyberattaques plus sophistiquées.