Rachat d’Autotalks par Qualcomm : la Commission européenne ouvre procédure d’examen

Les États membres à l’origine de la procédure craignent que l’opération n’affecte le commerce et la concurrence sur le marché des puces V2X qui permettent aux véhicules de communiquer.

L’exécutif européen s’intéresse de près au rachat d’Autotalks, une entreprise israélienne, par l’américain Qualcomm, pour environ 400 millions de dollars. Bruxelles a en effet ouvert une procédure d’examen suite à une demande de renvoi émanant des autorités à la concurrence de 15 États membres.  

« La Commission européenne a décidé d’ouvrir une procédure d’examen de l’opération de rachat de Autotalks par Qualcomm sur le fondement de l’article 22 du règlement européen sur les concentrations », est-il précisé dans un communiqué de l'Autorité à la concurrence. Cet article donne la possibilité aux autorités nationales de demander des mesures d’examen sur un rachat pouvant entraîner des risques pour la concurrence sur le territoire européen.

Un marché « extrêmement concentré »

L’Autorité à la concurrence en France a jugé « appropriée » l’application de l’article 22 dans le cadre de cette opération. « Autotalks étant une entreprise innovante, décrite comme un pionnier dans son domaine, dont le chiffre d’affaires ne reflète pas son potentiel concurrentiel actuel ou futur (à l’échelle européenne et mondiale ndlr). », l’autorité estime que Qualcomm a parfaitement apprécié le potentiel des technologies d’Autotalks, au regard du montant de l’opération « rapporté au chiffre d’affaires limité » de l’entreprise israélienne.

Les deux partenaires sont leaders dans le secteur des technologies de communication à longue et courte portée dites « Système de Transport Intelligent Coopératif » (STI-C), ou V2X pour « vehicle-to-everything », visant à améliorer l’expérience de conduite. AutoTalks est notamment le seul fournisseur de puces V2X compatibles avec les technologies cellulaire (C-V2X) et non cellulaire (ITS-G5 ou DSRC). Un marché que l’Autorité à la concurrence qualifie d’« extrêmement concentré » et pour lequel, la suppression d’un concurrent « accroîtrait sensiblement le pouvoir de marché de Qualcomm », et fait craindre une augmentation des prix et une baisse de l’innovation.