Le géant chinois des VTC, qui a poussé Uber hors de l’Empire du Milieu, s’apprête à entrer en bourse à New York et vise une valorisation entre 70 et 100 milliards de dollars. Mais Pékin veille au grain : les autorités chinoises ont lancé une enquête antitrust à l’encontre de Didi.
Les projets d’IPO records se multiplient en Chine. Didi Chuxing, ou plus simplement Didi, veut sa part du gâteau. Ce géant des VTC, qui a absorbé son principal concurrent local Kuaide ainsi que la branche chinoise d’Uber, a déposé la semaine dernière son formulaire d’introduction auprès de la SEC, et devrait faire son entrée à la bourse de New York dans les prochaines semaines.
Didi, fort de 493 millions d’utilisateurs chaque année, compte à son capital Uber, Softbank ou encore Tencent et était valorisé à son dernier tour de table en 2020 quelque 62 milliards de dollars. Avec son IPO, l’entreprise vise entre 70 et 100 milliards de dollars de capitalisation boursière. En 2014, Alibaba levait 25 milliards de dollars lors de son IPO sur le NYSE.
A Hong Kong, Ant Financial, la FinTech d’Alibaba, devait elle aussi battre un record, avec une introduction à 34 milliards de dollars. Mais c’était avant que les autorités chinoises n’y mettent le holà et que l’IPO ne soit reportée sine die. Didi Chuxing prend-il le même chemin ? L’Administration d’Etat chargée de la Régulation du Marché vient en effet de lancer une enquête à l’encontre du service de VTC.
L’œil de Pékin
Le régulateur cherche à déterminer si Didi a eu recours à des pratiques anti-concurrentielles pour évincer ses concurrents et si ses mécanismes tarifaires sont suffisamment transparents. Le géant chinois lui-même a reconnu dans son formulaire d’introduction que les autorités ont rencontré les grandes plateformes, les enjoignant de procéder à des inspections internes et à se mettre en conformité avec les nouvelles règles antitrust.
Didi assure pour sa part avoir répondu aux attentes du régulateur et se refuse de commenter ces rumeurs d’enquête. Mais on notera que, plus tôt cette année, la plateforme e-commerce Chengxin Youxuan, une filiale de Didi, a reçu une amende de 1,5 million de yuans, soit environ 200 000 euros, pour des « politiques tarifaires inadaptées ».