Qualcomm aurait approché Intel en vue d’un rachat. Une opération qui, si elle aboutissait, rebattrait les cartes dans le domaine des puces. Toutefois, aucune offre n’a encore été faite, et l’opération soulève des interrogations d’ordre financier et réglementaire.
Ce serait une acquisition de poids si elle venait à se confirmer. Selon le Wall Street Journal, le fabricant de puces Qualcomm s’intéresserait à son concurrent en grande difficulté, Intel. L’éventualité d’un rachat a ensuite été confirmée par des sources citées par Reuters. Le PDG de Qualcomm, Cristiano Amon, serait personnellement impliqué dans les négociations.
Bien qu'aucune offre formelle n'ait encore été faite, il est probable que si l'accord se concrétise, il attirera l’attention des autorités antitrust des États-Unis, de Chine et d'Europe. Qualcomm pourrait alors être contrainte de faire des concessions et de céder certaines parties d’Intel. Interrogé par Reuters, Bob O'Donnell, fondateur de TECHnalysis Research, juge « très faible » la probabilité de voir ce rachat aboutir. Il ajoute qu' « il est peu probable que Qualcomm veuille acquérir l'intégralité d'Intel, et essayer de séparer les activités de produits de l’activité de fonderie serait tout simplement impossible pour le moment ».
Intel en difficulté
D'autant qu'Intel, s'il a perdu plus de 50 % de sa valeur boursière depuis le début de l’année, vaut encore près de 94 milliards de dollars, tandis que Qualcomm est valorisée à 188 milliards de dollars. Ce qui soulève évidemment la question de la faisabilité d’une telle transaction.
Il faut aussi s’interroger sur la reprise des activités de fabrication de puces d’Intel. Pour rappel, Qualcomm manque d’expérience dans ce domaine, n’exploitant pas d’usines (« fabs ») et sous-traitant sa production à des entreprises comme TSMC.
Longtemps dominant dans la fabrication de puces, Intel a perdu sa place de leader ce domaine au profit de TSMC et a raté le virage de l’IA générative, contrairement à Nvidia. L’entreprise tente de redresser la barre en se concentrant sur la fabrication de puces. Son PDG, Pat Gelsinger, a en outre présenté des annonces suite à un conseil d’administration l’année dernière, visant à réduire ses coûts et à restructurer ses activités. Intel a ainsi indiqué qu’elle suspendrait la construction d’usines en Allemagne et en Pologne. Après un deuxième trimestre 2024 difficile, Intel avait en outre annoncé la suspension des paiements de dividendes et le licenciement de 15 % de son personnel, afin de réduire ses dépenses de 10 milliards de dollars.