Le géant taïwanais Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) va porter le total de ses investissements aux États-Unis à 65 milliards de dollars. Une aubaine pour l'Oncle Sam qui veut relocaliser la production de semi-conducteurs aux États-Unis et réduire sa dépendance à l’Asie.
La filiale de TSMC en Arizona et le ministère du Commerce des États-Unis ont signé un protocole d'accord non contraignant pour un financement direct de 6,6 milliards de dollars, en vertu du Chips Act. le taïwanais pourrait également bénéficier de 5 milliards de dollars de prêts. Cette nouvelle subvention porte l'investissement total de TSMC dans cet État du sud-ouest des États-Unis à environ 65 milliards de dollars.
Des objectifs à horizon 2030
Avec ces nouveaux fonds, la firme entend ouvrir une troisième usine de pointe à Phoenix chargée de la production de semi-conducteurs en silicium les plus avancés. La première usine de TSMC en Arizona devrait démarrer sa production de puces 4 nm au premier semestre de 2025. La seconde produira quant à elle des technologies de processus de gravure 2 nm ainsi que la technologie 3 nm à partir de 2028. La troisième se concentrera sur les composants gravés en 2 nm et moins, d’ici 2030.
L’Arizona constitue le principal site du taïwanais à l’étranger. « Nos opérations aux États-Unis nous permettent de mieux soutenir nos clients américains, qui comprennent plusieurs des plus grandes entreprises technologiques mondiales », a déclaré le président de TSMC, le Dr Mark Liu, qui place la société « à l’avant-garde des avancées futures dans la technologie des semi-conducteurs ». Il est attendu que les productions futures viendront couvrir les besoins des clients américains de TSMC dans les domaines du mobile, du calcul haute performance, et bien sûr, de l’intelligence artificielle.
Le Chips Act fait partie du plan économique lancé par le président Joe Biden afin de créer une chaîne d’approvisionnement aux États-Unis et réduire leur dépendance vis-à-vis d’acteurs étrangers, et plus particulièrement asiatiques, alors que le contexte géopolitique en Asie est tendu. La Chine n’a de cesse de revendiquer sa souveraineté sur Taïwan, et les tensions avec son voisin japonais sont à leur comble. L’objectif visé est aussi de se prémunir des pénuries futures alors que la demande en puces explose, dans les applications civiles, mais aussi militaires.
Intel et Global Foundries aussi
« L’Amérique a inventé ces puces (les semi-conducteurs ndlr), mais au fil du temps, nous sommes passés de près de 40 % de la capacité mondiale à un peu plus de 10 %, et à aucune des puces les plus avancées, ce qui nous expose à d’importantes vulnérabilités économiques et de sécurité nationale », a justifié le président Biden dans un communiqué publié en marge de celui de TSMC. Le président s’est également dit « décidé à changer cela », avec sa loi Chips Act.
Il n’y a pas que TSMC qui est dans la boucle. L’administration Biden a également déroulé le tapis rouge à Intel. À la clé, un accord préliminaire de 8,5 milliards de dollars de financements directs et 11 milliards de dollars de prêt, toujours dans le cadre du Chips Act. C’est aussi Global Foundries qui s’est vu accorder une subvention de 1,5 milliard de dollars en février dernier.