Semi-conducteur : la Chine restreint l’exportation de deux métaux rares

A compter du 1er août, la Chine va conditionner l’exportation de gallium et de germanium, deux métaux rares nécessaires à la production de puces. Une réponse aux restrictions américaines visant à limiter l’accès de Pékin aux technologies de pointe dans le secteur des semi-conducteurs.

Alors que les Etats-Unis et ses alliés multiplient les initiatives pour contrecarrer les ambitions de la Chine en matière de semi-conducteurs, l’Empire du milieu réplique. Pékin a annoncé, lundi 3 juillet, l’imposition de restrictions sur l’exportations du gallium et du germanium, deux métaux rares indispensables à la production de semi-conducteurs dans les secteurs de la téléphonie, de la défense ou encore des panneaux photovoltaïques et dont la Chine est le principal producteur.

A partir du 1er août, l’exportation de ces deux matières premières sera soumise à licence d’après une directive du ministère du Commerce. Ainsi, le destinataire et l’objet de l’utilisation des métaux devront être spécifiés. Des mesures que le gouvernement justifie par « la nécessité de préserver la sécurité et les intérêts nationaux ». 

Chine contre tous

La décision sonne comme un avertissement à l'égard de son rival américain. Elle intervient en effet dans un contexte de tension entre la Chine et les Etats-Unis autour de l’industrie des semi-conducteurs. L’Oncle Sam tente de gêner l’accès aux puces les plus sophistiquées et utiles à l'industrie chinoise, notamment militaire.

En octobre dernier, l'administration Biden a ainsi limité la puissance de calcul des puces destinées à être utilisées en Chine et a introduit des restrictions à l'exportation de technologies nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. Les Etats-Unis envisagent actuellement de nouvelles restrictions sur l'exportation de puces capables de soutenir des modèles d'intelligence artificielle. Washington peut aussi compter sur ses alliés dans la guerre commerciale qui l'oppose à Pékin. Récemment, les Pays-Bas (ASML) et le Japon (Tokyo Electric) se sont alignés et ont décrété l’interdiction de l’export d’une vingtaine de technologies de gravures de puces en Chine. 

Le Japon et l’UE partenaires

En représailles, le régulateur chinois du cyberspace (CAC) a déclaré en mai que les produits de Micron Technology ne répondaient pas aux critères de sécurité réseau. Les opérateurs d'infrastructures critiques ne sont ainsi plus autorisés à utiliser les produits du fabricant américain.

Les frontières elles, se dessinent. En parallèle, le Japon et l’Union européenne ont conclu, mardi 4 juillet, un accord de coopération sur les semi-conducteurs. Il prévoit une coopération sur la R&D, le développement de compétences et de cas d’usage pour les circuits intégrés de pointe, sur la politique de subvention du secteur et la création d’un mécanisme de prévention des perturbations de la chaîne logistique.