Le géant des puces vient de livrer ses résultats pour le dernier trimestre de son exercice fiscal 2022, et pour l’année. Qui s’achève sur une perte nette de 700 millions de dollars, et des revenus en berne sur l’ensemble de l’exercice.
Quand Pat Gelsinger rejoignait Intel début 2021, son objectif était simple : redresser la barre. Car le fondeur, longtemps dominant sur le marché des semi-conducteurs, avait perdu de sa superbe, tandis que ses concurrents, AMD en tête, montaient en puissance. Le pari n’a, semble-t-il, pas été tenu à en croire les résultats financiers publiés par Intel pour le dernier trimestre de son exercice fiscal 2022, et pour l’exercice entier.
Le dernier trimestre du fondeur a été catastrophique, le géant enregistrant une perte nette de 700 millions de dollars. L’année précédente, sur cette même période, les bénéfices frisaient les 5 millions de dollars. Le chiffre d’affaires, lui, s’établit à 14 milliards de dollars au dernier trimestre, une baisse de 32% par rapport à l’année précédente. Sur l’ensemble de l’exercice, la tendance est à nouveau baissière : 63 milliards de dollars de revenus, en recul de 20%, pour un résultat net qui chute lourdement à 8 millions de dollars, quant il avoisinait les 20 milliards l’années précédente.
La suite s'annonce mal
En cause, la chute des ventes d’Intel, qui reculent de 28% au quatrième trimestre. Ses activités principales, Client Computing Group et Data center & AI, enregistrent une baisse de respectivement 36 et 33%. Le récent Intel Foundry Services permet au fondeur de garder la tête hors de l’eau, avec un bond de 30% à 319 millions de dollars, tandis que Mobileye, sa filiale autour de la conduite autonome, poursuit son bonhomme de chemin. Après une IPO couronnée de succès en octobre dernier, Mobileye engrange 565 millions de dollars, une hausse de 60% sur l’année.
Pour autant, Pat Gelsinger assure que la situation va aller en s’améliorant. Intel prévoit ainsi 3 milliards de dollars d’économies en 2023, et jusqu’à 10 milliards d’ici à fin 2025. « Nous contrôlons nos opérations, notre gestion des coûts et notre transformation. Et nous sommes à un stade avancé sur ces différents chemins » assure-t-il, allusion à peine voilée à ces plans d’économies qui devraient laisser sur le carreau quelques milliers d’emplois... quand bien même l'ex-patron de VMware devait, à son retour chez Intel, mettre fin à l'hémorragie de talents.
Pour autant, les prévisions pour le premier trimestre de 2023 ne sont pas bonnes, avec un revenu estimé à 11,5 milliards de dollars au mieux, soit une baisse de 37% sur un an… et une perte nette de 800 millions de dollars. Autant dire que les investisseurs n’ont pas mordu à l’hameçon de la restructuration : l’action a dévissé de 8% à l’annonce des résultats.