La consolidation se poursuit sur le marché des semi-conducteurs. Intel, récemment repris en main par Pat Gelsinger, serait en discussions avec le fonds émirati Mubadala en vue d’acquérir un autre fondeur américain, GlobalFoundries, pour la modique somme de 30 milliards de dollars.
Intel chercherait à mettre la main sur GlobalFoundries, l’un de ses concurrents sur le terrain des semi-conducteurs et surtout un fondeur. L’opération pourrait s’élever à 30 milliards de dollars croient savoir les sources anonymes citées par le Wall Street Journal. Si la direction de GlobalFoundries annonce ne pas être en discussions avec Intel, ce dernier pourrait directement négocier avec le propriétaire du fondeur américain, Mubadala Investment, le fonds d’investissement des Emirats Arabes Unis.
Cette acquisition serait la plus importante de l’histoire d’Intel, six ans après le rachat d’Altera pour 15,4 milliards de dollars. Surtout, elle permettrait au fondeur d’accélérer sa stratégie autour d’Intel Foundry Services, qui donne accès aux sites de production du fondeur à d’autres fabricants. Ce que fait déjà GlobalFoundries, né du spin-off des activités de production de puces d’AMD en 2008.
La pénurie, ça consolide
L’opération, quoique non confirmée par le principal intéressé, serait cohérente avec la politique d’investissements massifs entreprise par Pat Gelsinger, l’ex-patron de VMware qui a pris en début d’année les rênes d’Intel. Le fondeur entend investir 20 milliards de dollars notamment dans de nouvelles unités de production, notamment en Europe. GlobalFoundries suit peu ou prou la même stratégie d’investissements, annonçant en juin la construction d’une nouvelle usine à Singapour pour 4 milliards de dollars.
Mais certains problèmes risquent de faire tomber l’opération à l’eau, à commencer par les relations entre GlobalFoundries et AMD, éternel concurrent d’Intel. Le fondeur détenu par le fonds émirati, représente 7% du marché de la production de semi-conducteurs et fournira cette année 1,6 milliard de dollars de composants à son ancienne maison-mère. Ce qui pourrait faire obstacle à son acquisition, d’autant que l’administration Biden a promis une surveillance accrue des opérations de fusions-acquisitions.
Néanmoins, l’opération ne ferait que poursuivre la consolidation du secteur des semi-conducteurs à grands coups de milliards. Depuis début 2020, Analog Devices a signé un chèque de 20 milliards de dollars pour s’offrir Maxim Integrated Products, tandis qu’AMD mettait la main sur Xilinx pour 35 milliards. Nvidia battait pour sa part un record en annonçant le rachat d’ARM à Softbank pour la modique somme de 40 milliards de dollars.