Le géant français pourrait, deux ans après le rachat de Syntel, réaliser une nouvelle opération de croissance externe aux Etats-Unis. Sa cible : DXC Technology, une ESN basée en Virginie. L’opération permettrait à Atos de s’étendre sur le marché américain et de s’emparer des 6000 clients que compte DXC à travers le monde. Toutefois, l’entreprise américaine est endettée, ce qui n’est pas pour rassurer les marchés financiers.
En 2018, Atos s’était déjà lancé en Amérique du Nord en mettant la main pour 3,4 milliards de dollars. Somme à laquelle l’ESN a dû en octobre dernier ajouter 855 millions de dollars au titre de la condamnation de Syntel par la justice américaine pour vol de propriété intellectuelle. Atos a mal pris la nouvelle.
D’autant qu’en Amérique du Nord, le temps n’est pas au beau fixe pour l’entreprise française : son chiffre d’affaires dans la région a diminué de 7,8% au troisième trimestre 2020, par rapport à l’année précédente. « La situation a été plus difficile en Amérique du Nord avec des baisses de projets et de volumes en Ressources & Services, en Services Financiers & Assurances et en Industrie » écrivait Atos fin octobre.
Et voici qu’Atos pourrait encore se laisser tenter par une acquisition américaine. L’ESN a réagi par voie de communiqué à une rumeur persistante en ce début d’année de discussions avec DXC Technology, l’un de ses concurrents américains. Atos confirme « avoir approché DXC Technology concernant une transaction amicale potentielle entre les deux groupes afin de créer un leader des Services Digitaux bénéficiant d’une envergure mondiale, et combinant leurs talents et capacité d’innovation respectives ».
10 milliards de dette
Les marchés financiers ont suivi, sanctionnant le projet d’Atos dont le cours a reculé de 2% aujourd’hui à la mi-journée. Car DXC, bien que présente dans 70 pays auprès de 6000 clients, affiche une perte nette de 5,3 milliards de dollars sur l’année 2020, et continue de creuser sa dette, qui s’élève désormais à près de 10 milliards de dollars, contre 2,6 milliards en 2016. La mauvaise santé financière de l’ESN américaine inquiète les investisseurs dans la perspective d’un rachat par Atos, bien que ce dernier assure qu’il « appliquera la discipline financière qu’il a toujours respectée dans sa stratégie d’acquisitions ».
DXC a indiqué dans un communiqué avoir bien reçu « une proposition non sollicitée, préliminaire et non contraignante d'Atos SE mercredi soir pour acquérir toutes les actions DXC Technology » que son conseil d’administration examine. Atos, de son côté, ajoute que, « à ce stade, il n’existe aucune certitude que cette approche débouchera sur un accord ou une transaction ».