Formations, emplois, déploiements, R&D : l’éxecutif entend accentuer ses investissements dans la cybersécurité afin de faire face aux menaces qui se font de plus en plus pesantes notamment sur les collectivités et les hôpitaux.
Nous sommes peut-être parmi les “pays les plus avancés pour la réponse”, nous découvrons encore de nouvelles attaques, étatiques, mafieuses ou criminelles. Ce matin, Emmanuel Macron s’exprimait sur la cybersécurité en France, alors que les attaques contre les hôpitaux et les collectivités se multiplient. Si depuis 2017, les moyens se sont renforcés, des efforts sont encore à faire selon le président de la République, dans un moment "où nous devons continuer d 'accélérer sur la numérisation”.
Sept milliards d’euros du plan de relance vont au numérique, mais la résilience s’impose. D’où un investissement consenti par l’État dans le cadre d’un plan d’accélération dans la cybersécurité. L’Anssi va ainsi se doter de nouveaux moyens, en passant notamment de 400 salariés aujourd’hui à 700. Le Plan France Relance ainsi que le Programme d’Investissement d’Avenir PIA vont en outre être mis à contribution.
Un milliard d’euros pour la cyber
515 millions, dont 290 millions de fonds publics iront au développement de solutions souveraines. 148 millions d’euros, répartis à égalité entre public et privé, serviront à renforcer les synergies entre les acteurs de la filière. 176 millions (dont 150 millions de l’État) seront dédiés à l’adoption de solutions de cybersécurité par les entreprises, les collectivités et les administrations. Enfin, le gouvernement prévoit de soutenir le secteur en fonds propres à hauteur de 200 millions d’euros.
Soit un plan d’environ 1,03 milliard d’euros, dont 720 millions sont apportés par l’État. Avec l’aide de ces fonds, l’exécutif a fixé une série d’objectifs à l’horizon 2025, allant d’un chiffre d’affaires de la filière multiplié par trois à 33 000 emplois en plus, en passant par 20% de brevets supplémentaires et surtout l’émergence de trois licornes. Plusieurs noms ont été avancés, dont ceux de Vade Secure et de Gatewatcher dont le dirigeant, Jacques de La Rivière, nous expliquait en début d’après-midi qu’il était très flatté de cette mention par le président de la République, tout en gardant la tête froide.
Un coordinateur pour la cyber
La stratégie d’accélération cyber de l’État ne consiste pas qu’en une enveloppe financière, mais aussi en plusieurs projets parmi lesquels le Campus Cyber, qui devrait être ouvert d’ici à la fin de l’année, le Grand Défi Cyber, qui soutiendra des projets de R&D, ainsi que le Comité stratégique de filière Industrie de Sécurité signé l’an dernier à l’occasion du FIC. Et pour coordonner l’ensemble des éléments de cette stratégie, l’exécutif a nommé William Lecat, directeur de programme au SGPI (Secrétariat général pour l'investissement).