Roblox

  • Les IPO d’entreprises IT affolent les marchĂ©s

    Les valorisations d’entreprises techno ont bondi quelques jours seulement aprĂšs leur intronisation boursiĂšre Ă  des niveaux comparables Ă  ceux de la bulle dot-com de 1999. Une frĂ©nĂ©sie qui laisse certains sceptiques.

    C’est une semaine complĂštement folle qu’ont vĂ©cu Brian Chesky et Tony Xu Ă  Wall Street. Les chefs d’entreprises respectifs d’Airbnb et de Doordash ont affolĂ© les marchĂ©s dĂšs leur entrĂ©e en bourse et explosĂ© leur valorisation boursiĂšre.

    Les actions d’Airbnb se sont nĂ©gociĂ©es Ă  146$ le jour de l’introduction, loin des 68$ fixĂ©s par l’entreprise mercredi dernier, tandis que celles de Doordash ont bondi de 86 %. Une tel emballement ne s’était pas observĂ© depuis 2001 et la fin de la bulle internet font remarquer plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains.

    Ainsi, Airbnb est Ă©valuĂ© Ă  83 milliards de dollars, soit plus que Fedex, tandis que Doordash et ses 56 milliards pĂšse presque autant que General Motors, tient Ă  comparer le Wall Street Journal. Ensemble, les deux entreprises ont rĂ©coltĂ© plus de 6.7 milliards de dollars en une semaine, Ă©crit Bloomberg, faisant de l’annĂ©e 2020 un record en termes d’intronisation boursiĂšre.

    Une frénésie qui laisse pantois quant à la volatilité du marché

    « J’ai beaucoup de difficultĂ©s Ă  comprendre la valeur de certaines de ces entreprises », admet Jay Ritter, professeur d’économie Ă  l’universitĂ© de Floride, citĂ© par le Wall Street Journal. Le journal Barron’srapporte Ă©galement le cas d’un analyste ayant revendu ses parts aprĂšs avoir estimĂ© qu’elles Ă©taient surĂ©valuĂ©es.

    Du cĂŽtĂ© des entreprises, l’éditeur de jeux vidĂ©os Roblox a dĂ©cidĂ© de retarder son entrĂ©e en bourse aprĂšs les rĂ©sultats affichĂ©s par Airbnb et Doordash au motif qu’il Ă©tait trop difficile d’évaluer la valeur de l’entreprise, selon le New York Times.

  • Roblox lĂšve 520 millions de dollars avant son introduction en bourse

    L'Ă©diteur d'une plateforme de jeu vidĂ©o n'est peut-ĂȘtre pas rentable (loin de lĂ , avec 206 millions de pertes l'an dernier) mais continue de crever le plafond. AprĂšs avoir en fin d'annĂ©e retardĂ© son introduction en bourse, l'entreprise lĂšve 520 millions de dollars, portant sa valorisation Ă  30 milliards de dollars.

    Il y a encore moins d'un an, Roblox n'était guÚre connu de notre cÎté de l'Atlantique et valorisé quatre petits milliards de dollars. Licorne née en 2006 à San Mateo, Californie, cette entreprise édite une plateforme dédiée aux jeux vidéo, principalement destinés aux enfants. Elle ne développe toutefois pas de jeux vidéo : elle doit son contenu aux studios et développeurs externes qui l'alimentent en jeux free-to-play. Elle fournit en retour des outils de développement.

    Un modĂšle qui n'est pas rĂ©cent, mais qui n'a percĂ© que rĂ©cemment dans le cas de Roblox. L'entreprise, qui visait fin 2020 7 milliards de valorisation, a doublĂ© son chiffre d'affaire lors de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e et prĂ©voyait d'entrer en bourse, par citation directe. Du moins jusqu'Ă  ce que l'introduction d'Airbnb ne refroidisse ses ardeurs et que l'Ă©diteur repousse sine die sa cotation. 

    Roblox fait des bulles

    Mais c'était sans compter sur la récente levée de fonds réalisée par la société. Mercredi, Roblox a annoncé avoir bouclé son tour de table de Series H, mené par Altimeter Capital et Dragoneer Investment Group. La Warner Music Group, ainsi que plusieurs investisseurs d'historiques, ont eux aussi mis au panier. Bilan, l'éditeur lÚve 520 millions de dollars, portant sa valorisation à prÚs de 30 milliards. "Alors qu'il était autrefois considéré comme une plateforme de jeu, Roblox est devenu une communauté mondiale définitive reliant des millions de personnes par la communication, le divertissement et le commerce" explique Brad Gerstner, CEO d'Altimeter.

    Roblox ne prĂ©cise pas quand elle compte entrer en bourse, d'autant que l'entreprise explique ne pas recourir aux nouvelles possibilitĂ©s offertes par la SEC de lever des fonds en mĂȘme temps qu'une cotation directe. L'Ă©diteur fait partie des gagnants de la crise sanitaire : outre la hausse de son chiffre d'affaires, il a doublĂ© le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs sur sa plateforme, soit 36,2 millions d'utilisateurs. Pour autant, l'entreprise n'est pas rentable, loin de lĂ . En 2020, elle a creusĂ© ses pertes nettes, Ă  206 millions de dollars, faute d'un vĂ©ritable modĂšle Ă©conomique. Ce qui ne refroidit manifestement pas l'intĂ©rĂȘt des investisseurs.Â