Des milliers de Chinois se rassemblaient depuis quelques semaines sur des tchats du nouveau rĂ©seau social pour discuter de sujets habituellement censurĂ©s. Lâapplication est inaccessible depuis lundi soir. Un coup d'arrĂȘt malheureusement inĂ©luctable.
Il nâaura pas fallu longtemps au gouvernement chinois pour prendre la pleine consĂ©quence des menaces que reprĂ©sente lâapplication Clubhouse comme moyen de contourner la censure. Et Clubhouse va dĂ©sormais rejoindre le rang des applications bannies du territoire, Ă lâinstar de Facebook ou Twitter.
En ligne depuis 2020, Clubhouse est un nouveau type de rĂ©seau social sur invitation, basĂ© sur le partage de messages audios. Il a Ă©tĂ© rendu inaccessible aux Chinois dans la soirĂ©e du 8 fĂ©vrier, rapportent plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains alors que lâapplication Ă©tait devenue trĂšs populaire en Chine ces derniĂšres semaines.
De nombreux utilisateurs ont indiquĂ© avoir des problĂšmes de connexion ou y accĂ©der via lâutilisation dâun VPN tandis que les recherches « Clubhouse » ont Ă©tĂ© censurĂ©es de Weibo, le Twitter chinois, rapporte le journal TechCrunch. Lâapplication a Ă©tĂ© retirĂ©e de lâApple Store en octobre dernier avait rĂ©vĂ©lĂ© le mĂȘme journal.
Une libertĂ© dâexpression bienvenue mais inĂ©vitablement censurĂ©e
Depuis plusieurs semaines, Clubhouse Ă©tait devenu trĂšs populaire en Chine, oĂč des milliers de membres se rĂ©unissaient dans des tchats â plafonnĂ©s Ă 5000 personnes - pour discuter librement de sujets controversĂ©s comme la situation des OuĂŻghours ou des manifestations de la place Tianâanmen.
Une telle libertĂ© dâexpression et une remise en question aussi libre des dĂ©cisions gouvernementales faisait figure de bol dâair rafraĂźchissant dans un pays oĂč chaque nouvelle application Ă©trangĂšre est perçue comme un danger face Ă la ligne officielle du parti et censurĂ©e pour ĂȘtre remplacĂ©e par un Ă©quivalent chinois sous contrĂŽle gouvernemental.
« Ce nâĂ©tait quâune histoire de temps », a confessĂ© Alex Su, un Ă©diteur dâune start-up chinoise, contactĂ© par le New York Times. Un sentiment partagĂ© par la journaliste du New York Times Li Yuan dans un article, ajoutant que lâofficialisation de la dĂ©cision nâen a pas Ă©tĂ© moins consternante.
Les gĂ©ants amĂ©ricains du numĂ©rique ne sont pas les seuls dans le viseur du gouvernement chinois. La Big Tech chinoise aussi commence Ă inquiĂ©ter. PĂ©kin vient dâofficialiser des nouvelles rĂšgles anti-monopolistiques Ă lâattention des gĂ©ants Alibaba et ses branches Taobao, Tmall ou encore Ant Financial, Tencent, et JD.com.