Après l’interdiction à l’été 2020 des équipements chinois sur les réseaux américains, la Federal Communications Commission estimait le coût du retrait et du remplacement du matériel incriminé à 1,8 milliard de dollars. La FCC sous présidence Biden revoit ce chiffre à la hausse, à 5,6 milliards.
La FCC a fait une petite erreur de calcul qui risque de coûter cher à l’Etat fédéral américain. A l’été 2020, la commission sous la direction d’Ajit Pai rejoignait l’avis des agences du renseignement étatsunien, estimant que les équipementiers chinois faisaient peser une menace sur la sécurité nationale. De fait, la FCC avait alors banni ZTE et Huawei des réseaux 5G sur le sol des Etats-Unis. Une décision qui forçait, pour des raisons de compatibilité, les opérateurs télécom à retirer et remplacer les équipements déjà installés.
Pour les telcos, notamment les plus petits, les coûts de l’opération étaient difficilement supportables. C’est pourquoi la FCC a mis en place dans la foulée un « Supply Chain Reimbursement Program », de sorte à « rembourser les fournisseurs de services de communication pour les coûts raisonnablement engagés pour retirer, remplacer et éliminer l'équipement et les services de communication » des équipementiers chinois.
Pour quatre milliards de plus
En septembre 2020, la FCC estimait que le coût total des opérations s’élèverait à 1,8 milliard de dollars, dont 1,6 milliard éligible au remboursement prévu par le programme. En décembre de la même année, le Congrès approuvait une enveloppe de 1,9 milliard, sait-on jamais… Mais, selon la nouvelle patronne du régulateur des télécoms, Jessica Rosenworcel, ce chiffre doit être réévalué à la hausse.
Car les opérateurs ont déposé 181 demandes de remboursement, pour un total de 5,6 milliards de dollars. Les dossiers sont encore en cours d’examen, prévient la FCC, ce qui implique que le nombre de demandes éligibles pourrait être revu à la baisse. Mais l’augmentation est substantielle quant aux chiffres avancés en 2020. Petit problème : le Congrès n’a pas les fonds nécessaires pour couvrir la demande actuelle.
Jessica Rosenworcel écrit dans son communiqué souhaiter « travailler avec le Congrès pour s'assurer qu'il y a suffisamment de fonds disponibles pour ce programme afin de faire progresser les objectifs de sécurité du Congrès et de garantir que les États-Unis continueront à montrer la voie en matière de sécurité de la 5G ». La tâche s’annonce soudain beaucoup plus ardue.