Le patron d’Orange écope d’un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende dans l’affaire de l’arbitrage du Crédit Lyonnais. Une condamnation qui menance son avenir à la tête du groupe.
Le couperet est tombé. Dans l’affaire de l’arbitrage contesté du Crédit Lyonnais, la cour d’appel de Paris vient de rendre son verdict. Pour rappel, Bercy avait décidé, dans l’affaire de la vente d’Adidas par le Crédit Lyonnais de contourner le processus judiciaire au profit d’un arbitrage. Et peu importe que plusieurs instances aient jugé que Bernard Tapis était en tort : l’arbitrage est favorable à l’homme d’affaires, qui empoche 400 millions d’euros en 2008.
Quel rapport avec l’IT ? me demanderez-vous fort justement. Il se trouve que l’arbitrage a été cassé par la justice depuis. Christine Lagarde, ministre de l’Economie à l’époque, a été condamnée pour négligence, mais dispensée de peine. Il n’en va pas de même pour son directeur de cabinet, un certain Stéphane Richard, actuel patron d’Orange.
Ira ou ira pas ?
Dans le verdict rendu aujourd’hui par la cour d’appel de Paris, le directeur général de l’opérateur historique, et également président de son conseil d’administration, est reconnu coupable de complicité de détournement de fonds publics. Il écope d’un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende.
Cette condamnation pose avec plus de force encore la question de son renouvellement à la tête d’Orange. Car Stéphane Richard se voyait bien reparti pour un quatrième mandat. Quitte à céder la direction générale du groupe, et de ne garder pour lui que la présidence. Mais l’Etat, actionnaire de l’opérateur à hauteur de 23%, est-il du même avis ?
A la suite de l’affaire Carlos Ghosn, Bruno Le Maire affirmait que les patrons d’entreprise dont l’Etat figure au capital ne sauraient rester en poste une fois condamnés. Ce qui n’augure rien de bon pour Stéphane Richard, d’autant que l’AFP rapporte que le conseil d’administration du groupe aurait récemment diligenté un chasseur de tête.