Au-delà du seul changement de nom, Elon Musk veut faire de Twitter une super-application, à l’image du Chinois WeChat ou, dans une bien moindre mesure, de Facebook. Mais X aura-t-il un jour les reins assez solides pour réaliser les ambitions de son propriétaire ? Rien n’est moins sûr.
Twitter change de nom. A moins de se tenir éloigner d’Internet, impossible d’être passé à côté. Annoncé en quelques Tweets par Elon Musk, l’oiseau bleu est mort, remplacé par X. On ne reviendra pas sur les moulinets de bras du milliardaire, ni son amour pour cette lettre qu’il met à toutes les sauces, de x.com (qui n’était pas un site X, mais une proto-néo-banque absorbée par Paypal), à Space X en passant par la Tesla Model X.
« Et bientôt on dira adieu à la marque twitter et petit à petit tous les oiseaux » tweete l’habitué des insultes faciles. On n’en apprendra pas plus de sa part et il faut aller voir du côté de sa N°2, Linda Yaccarino, pour en savoir un peu plus. Dans un tweet à la tonalité particulièrement marketing, la nouvelle directrice générale du site de microblogging expose les plans de la société.
« X sera la plate-forme qui pourra fournir, eh bien… tout »
« Twitter a fait une énorme impression et a changé notre façon de communiquer. Maintenant, X ira plus loin » écrit-elle. Mais encore ? Evoquant un monde « d’interactivité illimitée », X, « centré sur l'audio, la vidéo, la messagerie, les paiements/banques » devrait devenir « un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités », le tout « propulsé par l'IA ». « X nous connectera tous d'une manière que nous commençons à peine à imaginer » estime-t-elle.
Elon Musk n’a jamais caché son ambition de faire de Twitter une « super-application ». Ou du moins de prendre l’oiseau bleu comme base pour une future plateforme holistique. Un modèle qui n’est pas sans rappeler Facebook qui, en son temps, voulait être réseau social, marketplace, service de messagerie, etc. avec plus ou moins de succès. C’est surtout l’application chinoise WeChat qui incarne le mieux la super-application, regroupant paiement en ligne, e-commerce, vidéos courtes, messagerie, média social…
Mais X peut-il devenir un WeChat-like ? On peut en douter en l’état actuel des choses. A commencer par la partie financière, très réglementée, qui obligerait Twitter à bâtir une nouvelle infrastructure. S’y ajoute la fuite des utilisateurs et des annonceurs. Sans oublier la grogne de certains gouvernements, en Europe notamment, à l’encontre de la nouvelle politique de modération. Enfin, pour mener à bien tous ces projets, l’entreprise aura besoin d’équipes solides. Or Elon Musk a viré la très grande majorité des salariés de l’oiseau bleu.