Le plus célèbre des pirates est mort, jeudi 20 juillet à 59 ans, d’un cancer du pancréas. Après des années de hacking et de jeu du chat et de la souris avec le FBI et quelques séjours derrière les barreaux, Kevin Mitnick a enfilé la casquette de White hat et est devenu consultant en cybersécurité.
Il était surnommé « Le Condor » et fut le premier cybercriminel inscrit sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI dans les années 1990. Le hackeur Kevin Mitnick est décédé, jeudi, d’un cancer du pancréas à l’âge de 59 ans ont annoncé les médias américains. Un avis de décès a été publié en ligne par un centre funéraire de Las Vegas.
La cavale
Le hackeur a débuté sa carrière de cybercriminel dans les années 1980, alors qu’il n’avait que 17 ans en s’attaquant aux systèmes informatiques de Motorola, Nokia, ou encore NEC pour ne citer qu’eux. Il s’est introduit ensuite dans le système du centre informatique de l’opérateur téléphonique Pacific Bell. Finalement rattrapé par les autorités, il sera condamné une première fois à trois mois de prison. Une fois libéré, rebelotte, il parvient cette fois à pirater le réseau informatique… du Pentagone. Retour par la case prison. Une fois sorti, il vole le code source du système d’exploitation VMS (VAX), intercepte des communications du FBI et change d’identité pour berner les agents de la police fédérale. Autant d'éléments qui contribueront à forger sa légende, le hackeur héritant vite de la réputation de personnage malicieux et malin au point de pour faire tourner en bourrique les autorités.
En cavale, il est finalement arrêté une ultime fois en 1995 par le FBI. Kevin Mitnick a été inculpé pour utilisation illégale du réseau téléphonique et fraude informatique. Il plaidera coupable et sera condamné à 5 ans de prison. Une condamnation jugée disproportionnée par sa communauté de fans qui s'est alors mobilisée pour demander sa libération, scandant un slogan devenu célèbre, « Free Kevin ».
Le repenti
Repenti, il sortira de prison en 2000 et prendra la casquette de White hat. Pendant la vingtaine d’années qui suivra, il deviendra consultant, donnera des conférances, écrirera plusieurs livres, dont The Ghost in the Wires : My Adventures as the World’s Most Wanted Hacker (Little Brown and Company, 2011), dans lequel il relate sa cavale. Un film, Cybertraque, réalisé par Joe Chappelle, raconte son histoire. En novembre 2011, Kevin devient responsable de la lutte anti-piratage et copropriétaire de la société de formation à la sensibilisation à la sécurité KnowBe4.