Selon une étude pour Veritas, plus d’un employé sur deux ne change pas ses habitudes numériques professionnelles malgré leur impact négatif sur l’environnement. 45% admet même le faire volontairement, au nom de la productivité au travail.
L'ADEME et l'ARCEP ont remis le 6 mars les résultats de leur étude prospective sur l'empreinte environnementale du numérique en France à l'horizon 2030 et 2050 aux ministres de la Transition écologique et du Numérique. Le constat est sans appel : sans mesure pour limiter la croissance de l'impact environnemental du numérique, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler dans les trente prochaines années.
Au même moment, Veritas publiait une enquête commandée à Opinionway. Celle-ci, menée auprès de 1120 salariés français, s’attarde sur les habitudes des employés en matière de gestion des données numériques. Force est de constater que la grande majorité des employés de bureau en France (74 %) ont conscience de l’impact environnemental de leurs pratiques numériques professionnelles.
Des mauvaises pratiques qui perdurent
Ils adoptent d’ailleurs un certain nombre de gestes. Ainsi, plus de 8 salariés sur 10 se désabonnent systématiquement des newsletters ou des mails publicitaires qui ne leur sont pas utiles. La même proportion tente de mieux gérer leurs fichiers numériques en les triant, les archivant ou les supprimant régulièrement. Également, 48% favorisent les liens de téléchargement plutôt que l’envoi des pièces jointes par email.
Néanmoins, plus de la moitié des répondants, bien que conscients des effets néfastes de leurs habitudes, ne se résout pas à les changer. 45% admettent même faire l’impasse volontairement sur certains gestes écologiques pour être plus efficaces au travail. S’y ajoutent des idées reçues. Par exemple, 58 % pensent encore que les emails ne consomment plus d’énergie, dès lors qu’ils sont supprimés. Ils sont encore 28% à avoir des milliers d’emails non lus dans leur boîte de réception. Cette tendance est d’ailleurs plus marquée chez les jeunes générations (49% pour les moins de 35 ans) que chez leurs aînés (43% pour les plus de 50 ans).