Trop c’est trop ! Yann Léchelle, le patron de Scaleway, annonce que son entreprise ne renouvellera pas son adhésion à Gaia-X, dont elle est pourtant co-fondatrice. Est mis en cause le détournement du propos initial de l’association, qui s’éloigne de plus en plus de sa priorité de défense des technologies européennes.
On évoquait dans l’une de nos précédentes éditions papier Euclidia, cette initiative voulue par une poignée d’entreprises françaises pour promouvoir les technologies européennes, sans entrisme américain ou chinois. Yann Lechelle, le CEO de Scaleway, nous expliquait alors que le projet franco-allemand génèrait « d’énormes frustrations »
En effet, selon le patron du fournisseur de cloud, si certains se sont battus pour une gouvernance européenne de cette initiative qui entend fédérer divers acteurs, y compris américains et chinois, par la data, ce sont les acteurs proches des Américains qui l’ont emporté au dernier renouvellement du board en juin dernier.
C'est pas moi, c'est toi
A croire que les frustrations étaient trop grandes pour Scaleway. Le fournisseur français de services cloud et d’hébergement annonce, avec fracas, sa décision de quitter l’association. Dans un communiqué aussi lapidaire qu’assassin, Yann Léchelle déclare que « Scaleway ne renouvellera pas son adhésion à GAIA-X ». Il reconnaît, encore et toujours, que les objectifs à l’origine de la création de Gaia-X sont « louables », mais ils seraient « de plus en plus détournés et contrariés par un paradoxe de polarisation ayant pour conséquence de renforcer le statu quo, c'est-à-dire une concurrence déséquilibrée ».
L’aventure Gaia-X, pourtant promue par le gouvernement, se fera donc sans la participation de Scaleway, qui préfère consacrer son temps, ses capitaux et son attention à ses propres offres. Et gageons que l’entreprise française ne sera pas la dernière à claquer la porte de l’association.