Nouveau rebondissement dans les déboires de TikTok aux États-Unis. Alors que l'application d'origine chinoise devait se vendre en partie à Walmart et à Oracle, la nouvelle administration Biden a demandé la suspension de cette opération, le temps de procéder à son propre examen des risques posés par le service.
Depuis plus d'un an TikTok est ballotté aux États-Unis de décrets présidentiels en décisions de justice. Mais l'affaire devait être résolue suite à l'accord trouvé entre ByteDance, maison mère de l'application chinoise, et le duo Oracle-Walmart. Ces derniers rachetaient les activités de ByteDance aux États-Unis et 20% du capital de ByteDance Global, tandis qu'Oracle devenait le "partenaire technique" du Chinois, soit son hébergeur et son fournisseur d'infrastructures.
L'accord avait été obtenu de haute lutte, avec un Donald Trump et son administration soufflant le chaud et le froid, se déclarant tantôt favorable à la proposition d'Oracle, tantôt en opposition avec les termes de l'accord. TikTok, qui avait fait l'objet avec Wechat d'un décret d'interdiction en août, avait pu éviter d'être banni du sol américain suite à une décision de justice, avant que le gouvernement n'accepte, finalement, sa vente à Oracle et Walmart.
Réévaluation des risques
Les États-unis ont depuis changé de président et d'administration. Or l'équipe de Joe Biden compte bien mener sa propre évaluation des risques posés par TikTok. Le Wall Street Journal nous apprend que hier soir, la nouvelle administration a demandé le report de l'appel déposé par la précédente administration contre la décision de justice retoquant l'interdiction de TikTok. Selon les sources du WSJ, l'accord passé entre ByteDance, Oracle et Walmart a lui aussi été suspendu "pour une durée indéterminée".
En effet, l'administration Biden procède à une réévaluation des risques que TikTok représente, de sorte à déterminer si la menace à la sécurité nationale citée par l'administration Trump continue de justifier l'interdiction. Cette demande de report a trouvé un écho favorable chez ByteDance, qui ne s'y oppose pas, espérant sans doute être de nouveau autorisé aux USA sans avoir pour autant à se vendre.