Quand un éditeur veut faire passer ses clients à la caisse un peu trop souvent et refuse le dialogue, le Cigref montre les dents. Et cette fois-ci, l’association représentative des grands groupes français annonce qu’elle entend accompagner les entreprises désirant se débarrasser d’Oracle et de sa politique de licences.
La guerre est déclarée entre le Cigref et Oracle. L’éditeur, par ses pratiques commerciales, a provoqué l’ire de l’association de grandes entreprises, qui tire à boulets rouges sur l’entreprise de Larry Ellison dans un communiqué. Les tensions entre grands comptes et éditeurs de logiciels ne sont pas récentes. Depuis près d’une décennie le Cigref constate « une dégradation de la qualité des échanges et des services de ce fournisseur » sur fond de pratiques que les entreprises considèrent comme abusives.
Le présent communiqué s’indigne de « l’absence de réponse d’Oracle au dernier courrier du 25 février 2016, co-signé des présidents du CIGREF et d’EuroCIO ». La missive concernait les licences Oracle pour les environnements VMware. L’éditeur réclame en effet des entreprises qu’elles acquièrent des licences pour l’ensemble de leurs parcs de serveurs du fait de la possibilité offerte par vSphere de déplacer les machines virtuelles d’un cluster à l’autre. Cette politique entraîne, aux yeux des grands comptes, un impact financier « inadmissible ».
Face à un Oracle sourd aux revendications des associations représentatives, le Cigref hausse le ton et brandit une enquête menée auprès de cent DSI d’entreprises européennes majeure. Selon cette étude, non seulement « 80% considèrent que les contrats Oracle ne présentent pas suffisamment de flexibilité », mais aussi la moitié d’entre eux planche sur « une stratégie de sortie ».
Accompagner à la sortie
Une telle migration vers la concurrence, avec qui les relations ne sont pas non plus au beau fixe, ou vers des solutions alternatives ne se fait pas sans quelques heurts. Aussi, le Cigref « s’est d’ores et déjà engagé, à la demande de certains de ses membres, à accompagner ceux qui le souhaitent dans leur réflexion sur les différentes stratégies de sortie des contrats Oracle ». Une manière aussi de faire pression sur l’éditeur.
Après le bâton, la carotte. L’association des DSI de grands comptes exprime son souhait de rétablir « un dialogue apaisé et de qualité » avec Oracle. Il reste donc encore de l’espoir pour le fournisseur, bien que ses clients lui laissent clairement entendre qu’ils ne comptent pas faire les frais de la stagnation de la base de ce type d’éditeurs, stagnation qui se traduit par l’augmentation des coûts de licence. A bon entendeur ?