Dans un élan « montebouresque », le président américain est intervenu pour s’opposer à une transaction entre une entreprise américaine (Lattice Semiconductor) et un fonds d’investissement détenu majoritairement par des investisseurs chinois. Ces derniers, propriétaires du fonds Canyon Bridge, avaient mis 1,3 milliard de dollars sur la table pour s’offrir le fabricant de semi-conducteurs.
Début décembre 2016, l’ex-président américain Barack Obama avait joué la même scène : il avait bloqué le rachat d’un autre fabricant de semi-conducteurs, Aixtron, au fond chinois Grand Chip Investment Fund. Ce procédé a été utilisé quatre fois par des présidents américains.
Lattice Semiconductor fabrique des équipements de communication qui peuvent être sensibles, car certains sont destinés aux systèmes d’armement. Par ailleurs, il conçoit des composants FPGA (Field Programmable Gate Arrays), des puces reprogrammables très utilisées notamment par Microsoft comme encore récemment avec Brainwave, son architecture référente pour les systèmes de deep learning dans le cloud.
Aux Etats-Unis, c’est le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CIFIUS) qui a la charge de scruter ce genre d’opérations. Entité du Trésor Public, il a conseillé au président d’opposer son veto à la transaction concernant Lattice Semiconductor. Dans une note, il évoque également le rôle joué par le gouvernement chinois dans cette affaire, sans préciser sa nature concrète. Le fabricant a quant à lui regretté cette décision qui, pour lui, aurait été bénéfique aux Etats-Unis.