L’éditeur Kaspersky serait sous l’influence du Kremlin. Qu’elle soit vraie ou non, cette affirmation de la part du gouvernement américain l’a poussé à commencer à traquer puis supprimer tous les logiciels de l’éditeur russe au sein de son administration et de ses différentes agences. Les Etats-Unis agitent bien entendu le drapeau de la sécurité nationale pour ce faire.
Eugene Kaspersky, PDG de l'éditeur russe.
La réaction de l’éditeur ne s’est bien entendu pas fait attendre. « Kaspersky Lab n'entretient aucun lien inapproprié avec un quelconque gouvernement, c’est pourquoi nous sommes déçus de la décision prise par le Département américain de la Sécurité intérieure (DHS) », écrit-il d’abord dans un communiqué. Pour faire bonne figure, le législateur américain a invité Eugene Kaspersky, le patron de l’éditeur éponyme, à venir se justifier devant le Congrès. Il doit se rendre aux Etats-Unis d’ici la fin du mois, mais attend un visa pour ce faire.
Aucune preuve crédible n'a été présentée publiquement par quiconque, ni par une quelconque organisation, dans la mesure où ces accusations reposent sur de fausses allégations et des hypothèses inexactes. (…) Kaspersky Lab n'a jamais aidé et n’aidera jamais aucun gouvernement dans le monde à pratiquer le cyber espionnage ou des actions cyber offensives, et il est déconcertant qu'une entreprise privée puisse être considérée comme coupable tant qu’elle n’a pas prouvé son innocence, pour des raisons géopolitiques. Kaspersky Lab attend avec impatience de travailler avec le DHS, car nous croyons ardemment qu'un examen approfondi de l'entreprise confirmera que ces allégations sont sans fondement. – Kaspersky Lab.
Symbole des tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Russie, cette affaire est donc loin de réchauffer les relations. Le Kremlin a par ailleurs qualifié la décision des Etats-Unis de « regrettable » et susceptible de retarder la perspective de restauration des liens bilatéraux entre les deux pays, rapporte Reuters.