On ne peut pas dire que les montres connectées aient rencontré un énorme succès ces dernières années ; Apple en aurait écoulé à peine 14 millions en 2016. Plusieurs obstacles ont freiné leur ascension, comme la faible autonomie ou l’obligation de les appairer avec un smartphone notamment. Cette dernière barrière a été levée par Apple avec son dernier modèle Watch 3, lequel embarque une « eSIM ».
Rappelons que la montre est proposée en deux versions : GPS ou GPS+Cellular. La seconde intègre une carte SIM en dur dans l’appareil. Et si Apple la qualifie de « eSIM », c’est parce que, contrairement à une puce classique, elle peut être réinitialisée et reconfigurée plusieurs fois. Nul besoin de l’échanger donc comme on le fait avec un smartphone par exemple. Du coup, le rôle de l’opérateur mais aussi des constructeurs de puces s’en trouve chamboulé.
Pas de chance, le Français Gemalto n’a pas récupéré le contrat. Il semble que ce soit l’Allemand Giesecke & Devrient qui en ait hérité. L’information n’est pas confirmée mais sur son site, il précise qu’il a obtenu le 8 septembre la certification « Security Accreditation Scheme Subscription Management » (SAS-SM) pour son data center américain. Délivrée par la GSMA, elle permet à l’équipementier de certifier sa solution de gestion des eSIM « tant pour le monde de l’IoT que pour les cas d’utilisation grand public », lit-on.
Une manne pour les équipementiers
C’est la concrétisation d’un vieux rêve d’Apple, qui est évoqué régulièrement depuis de nombreuses années. Après une tentative, baptisée Apple SIM, avortée en 2014 sur l’iPad Air 2 face à la fronde des opérateurs, l’arrivée des eSIM ne semble plus un problème. Pour les utilisateurs, il faut avouer que c’est assez pratique : il est possible de passer d’un forfait d’un opérateur à un autre sans aucun changement de SIM. Mais le rôle des opérateurs est donc en train de changer, même si le marché des eSIM est encore ridiculement petit (quelques dizaines de millions l’an passé) comparé à celui des SIM traditionnelles (plus de 5,4 milliards). En revanche, c’est une aubaine pour les équipementiers qui eux se transforment aussi en gestionnaire et administrateurs de clés de connexion. Et les perspectives sont énormes : l’Internet des Objets, et particulièrement les voitures connectées, devraient opter pour les eSIM.
En France notons qu’Orange propose la Watch 3 en précommande et pour les abonnés propose l’activation de l’option Multi-SIM. Elle est offerte pendant 6 mois, puis passe à 5 euros/mois.