Durant la phase de transition post-élection, l’encore président Barack Obama a téléphoné à Mark Zuckerberg pour le mettre en garde sur les risques que font peser les Fake News dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020. Une remontrance prise au sérieux quelques mois plus tard.
Après la naissance de son deuxième enfant, Mark Zuckerberg avait annoncé prendre un congé parental de deux mois. Il semble qu’il n’en ait pas eu le temps. Le jeune patron de Facebook s’est en effet adressé à la communauté des utilisateurs en fin de semaine dernière pour dévoiler un plan en plusieurs points destiné à combattre la publication de fausses nouvelles sur le réseau social, utilisé par près d’un tiers de la planète et peut-être 2/3 des habitants des nations occidentales si l’on considère que la Chine bloque l’accès au réseau.
Dans cette intervention vidéo, MZ indique les nouvelles pratiques à venir pour combattre les fausses nouvelles. Le ton est grave, presque martial et le dirigeant donne l’impression de s’exprimer comme un homme politique avec un mélange de fermeté et de langue de bois. N’oublions d’ailleurs pas que d’aucuns prêtent à M. Zuckerberg des ambitions politiques à moyen terme. Cette intervention lui a valu quelques louanges mais aussi une volée de bois vert de la part des partisans de Donald Trump, ces derniers n’hésitant pas à l’accuser de faire partie d’une « camarilla préparant un coup d’état institutionnel ». Rien que cela.
Obama est intervenu
Ce week-end, le Wahsington Post vient de dévoiler quelques nouveautés qui pourraient expliquer – a posteriori – le changement de pied de « Zuck ». En effet, notre confère (qui comme une grande partie de la presse américaine) n’apprécie que modérément Donald Trump, explique que l’encore président Barack Obama aurait téléphoné à Mark Zuckerberg, en marge d’un sommet qui se tenait au Pérou, le 19 novembre 2016, soit onze jours après l’élection qui a vu la victoire du milliardaire contre Hillary Clinton.
Si M. Obama a pris son téléphone pour mettre en garde le PDG et lui demander de traiter « sérieusement la question de la publication de fausses nouvelles et autres désinformations politiques », ce remontage de bretelles fait suite à sa réaction quelques jours au préalable, M. Zuckerberg qualifiant de folle l’idée que des fausses nouvelles sur Facebook aient pu jouer un rôle clé dans l’élection américaine.
En effet, il est désormais avéré – et Facebook l’a maintenant reconnu – que des faux comptes diffusant des nouvelles discréditant un candidat ont été créés. Il est également reconnu par Facebook que des publicités de même type ont été achetées dans le même but. Toutefois, Facebook, qui a promis de collaborer pleinement à l’enquête menée par la justice américaine, n’a pas affirmé catégoriquement qu’il s’agissait de comptes russes et encore moins qu’ils étaient liés au Kremlin.
Toutefois, Facebook a revu sa politique pour les élections française et allemande. Pour la présidentielle française, 30 000 faux comptes ont été supprimés par le réseau social et l’élection législative allemande a également été scrutée avec le plus grand sérieux.
Toutefois, certains analystes considèrent que ce qui a été mis à jour ne représente que la partie émergée de l’iceberg et que Facebook comme d’autres réseaux sociaux doivent faire beaucoup plus pour éradiquer – ou du moins freiner – la diffusion de fausses nouvelles et autres propagandes nauséabondes. Entre respect des opinions, lutte contre la désinformation et volonté de toujours développer les business du contenu sponsorisé, le curseur n’est pas facile à ajuster.