Plusieurs minutes ! C’est effectivement pendant plusieurs minutes cumulées que le PDG d’Oracle, Larry Ellison, a concentré ses attaques sur son rival AWS. C’était hier pendant la conférence OpenWorld, au moment de la présentation de la nouvelle base de données autonome. Dans l’assistance, nombreux sont ceux qui ont été interpellés par ces attaques frontales et répétées, alors que l’essentiel semblait être ailleurs : le nouveau produit.
Quand Larry fait du Larry
« Je sais que leur produit s’appelle Amazon Elastic Cloud. Mais c’est tout sauf élastique », a commencé Larry Ellison avant d’ajouter que la base de données Redshift ne peut pas se mesurer aux fonctionnalités d’Oracle 18c, le nom (vraiment pas original) de la nouvelle base de données autonome. « Notre produit est réellement flexible, élastique. Amazon ne peut pas faire ça », assène-t-il encore. La charge fut tellement ahurissante pour certains qu’Amazon lui-même est sorti de sa réserve.
Ce qu’a dit Larry Ellison est « factuellement incorrect ». « Avec Amazon Redshift, les utilisateurs peuvent redimensionner leurs clusters quand ils le souhaitent. Ils peuvent aussi faire évoluer la partie calcul de manière séparée par rapport au stockage avec Redshift Spectrum vis-à-vis du service Amazon Simple Storage Service, et ainsi payer uniquement pour les requêtes qu’ils exécutent », explique un porte-parole à TechCrunch. Il ajoute, plus cinglant : « Mais la plupart des gens savent que Larry fait du Larry. Aucun élément factuel, des déclarations à l’emporte-pièce et beaucoup de fanfaronnades ».
18c : un produit prometteur
Il est pourtant dommage que cela éclipse le produit en lui-même, car « 18c » est intéressant sur le papier. Cette « base de données autonome » permet, comme l’indique son nom, de se piloter seule. « Comme le mode autopilote de mon jet privé, s’amuse Larry Ellison. Il n’y a pas d’erreur de pilotage puisqu’il n’y a pas de pilote. Toute l’administration est entièrement automatisée ».
Le patron d’Oracle explique encore que 18c peut se réparer elle-même en cas de problème détecté. Ainsi, Oracle garantit une disponibilité de 99,995%, soit une indisponibilité de « moins de 30 minutes par an, planifié ou non ». Enfin, le dimensionnement se réalise également automatiquement, permettant d’allouer plus de ressources à un moment si besoin, et payer uniquement pour la consommation réelle.
C’est donc bel et bien sur ce produit qu’aurait dû insister Larry Ellison, car il semble effectivement prometteur. D’autant plus que c’est certainement avec ce genre de produit, issu de son expérience dans les bases de données, qu’Oracle pourrait tenter de revenir dans la course dans le cloud. En effet, sur la partie IaaS en tout cas, comme nous le rapportions hier, AWS est loin devant tous ses concurrents avec 42% de parts de marché.