Stéphane Richard a annoncé qu’Orange réduira progressivement ses effectifs en centres d’appels. Si le PDG de l’opérateur n’avance pas de chiffres quant à l’ampleur des coupes, il prévient que le groupe ne procèdera pas par plan social.
Stéphane Richard était ce matin au micro du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Interrogé sur la politique salariale du groupe, le PDG d’Orange a annoncé la restructuration prochaine de ses centres d’appel. « Il se trouve que les Français aujourd’hui appellent de moins en moins ». Les clients de l’opérateur préfèrent aujourd’hui « le Web ». « Peut-être que les produits qu’on propose font qu’ils appellent moins... » ajoute Stéphane Richard.
En conséquence « on a un nombre d'appels dans les centres d'appels qui est réduit fortement, de plus de 10% chaque année ». Considérant que « conserver les mêmes effectifs dans les centres d’appel » ne ferait pas sens, le patron du groupe prépare les esprits à des réductions d’effectifs dans le futur. « Je ne dis pas qu’on va fermer tel ou tel site mais vous voyez bien que par rapport à une quantité de travail qui baisse, la responsabilité d'une entreprise c'est quand même d'ajuster ses ressources à la demande du public » insiste Stéphane Richard.
La réduction sera « progressive » prévient-il. Il ne livre ni calendrier ni chiffres détaillés sur l’avenir des 20000 employés des centres d’appels Orange, mais précise plutôt ce que l’entreprise ne fera pas. « On ne fait pas de plan social, on ne taille pas dans les effectifs comme d’autres le font » indique Stéphane Richard, visant sans le nommer son concurrent SFR-Altice, dont la restructuration touche un tiers des effectifs.
30 000 comptes Orange Bank en dix jours
Chez Orange, on préfère ne pas remplacer les départs à la retraite : un sur deux est remplacé selon Stéphane Richard, un sur trois selon les syndicats. Néanmoins, si les effectifs baissent, l’opérateur se vante de recruter 10 000 nouveaux collaborateurs chaque année, dont 3000 CDI l’an dernier. « J’essaie de m’adapter année après année aux besoins avec un objectif : assurer la meilleure qualité de service du marché » soutient le PDG du groupe.
Celui-ci confirme par ailleurs la restructuration de son réseau de boutiques. Une tendance observable depuis maintenant plusieurs année. Stéphane Richard constate que la clientèle fréquente plus ses enseignes en centre commercial qu’en ville et préfère les boutiques plus grandes, proposant plus de services, à l’instar de celle ouverte récemment à Opéra, à Paris. On peut s’attendre à ce que les petites boutiques d’Orange en centre-ville disparaissent, mais là encore « progressivement ».
Et on peut s’interroger sur la pertinence de cette évolution, alors que Stéphane Richard explique dans la même interview que ces boutiques sont, en quelque sorte, les agences bancaires de demain. « Orange Bank est un grand succès populaire » se félicite-t-il, avançant le chiffres de 3000 ouvertures de compte en moyenne chaque jour depuis le lancement. Soit 30 000 depuis le début de cette incursion d’Orange dans le monde de la banque. Ce faisant, le groupe envisage de « recruter et monter en compétence » dans ce secteur, complétant les 900 salariés actuellement formés et agréés.