Ce devait être le plus gros rachat de l’histoire de la tech ! Mais la faramineuse somme proposée par Broadcom n’a pas fait rêver le conseil d’administration de Qualcomm. Le fondeur estime que cette OPA à 130 milliards de dollars le sous-valorise et il la rejette purement et simplement.
Une fusion Braodcom-Qualcomm créerait un géant maître absolu des marchés des semi-conducteurs et des puces pour mobiles. Une entité capable de faire trembler un Intel, alors que les SoC ARM doivent envahir le marché PC avant la fin de l’année. Mais le rachat n’aura pas lieu. L’offre était pourtant alléchante : Broadcom proposait 130 milliards de dollars, 103 hors dette, pour s’offrir Qualcomm.
Cette offre non sollicitée rapportait 70 dollars par titre, payables en actions (à hauteur de 10 dollars l’action Broadcom) et en numéraire aux actionnaires de Qualcomm. Au 31 octobre, l’action du fondeur s’échangeait un peu plus de 51 dollars sur le NASDAQ. Mais, du point de vue du conseil d’administration, ce n’est pas suffisant. « Après un examen approfondi, mené en consultation avec nos conseillers financiers et juridiques, le Conseil a conclu que la proposition de Broadcom sous-estime considérablement Qualcomm et présente une incertitude réglementaire importante » explique dans un communiqué Tom Horton, PDG de Qualcomm.
Qualcomm tonifié en bourse
La soudaine remontée du titre Qualcomm, qui culmine depuis l’annonce de cette intention de rachat à près de 66,5 dollars, n’y est sans doute pas étrangère. La valeur de l’action du fondeur atteint son plus haut cette année et renoue avec son niveau de décembre 2016. « Nous sommes convaincus que la stratégie mise en œuvre par Steve et son équipe fournit aux actionnaires de Qualcomm une valeur supérieure à celle proposée » ajoute Tom Horton.
Ledit Steve (Mollekopf, CEO de Qualcomm) détaille justement dans ce même communiqué les leviers de croissance du fondeur : « mobile, IoT, automobile, informatique de pointe et réseaux ». D’autant qu’avec la sortie prochaine de Windows 10 ARM et des premiers PC embarquant un SoC Snapdragon, Qualcomm n’escompte pas un ralentissement de son activité. En outre, l’entreprise attend le feu vert des régulateurs, nécessaires au bouclage du rachat de NXP, pour lequel le fondeur offre 38 milliards de dollars. Broadcom, de son côté, n’a pas encore réagi.
Pour aller plus loin, L'Informaticien n°162 vous propose une enquête "Qualcomm, ange ou démon de la 5G".