Qwant reprend Xaphir, un autre moteur de recherche français

Ambitieux en mai, en redressement judiciaire en octobre : on pourrait résumer ainsi l’histoire de Xaphir, un moteur de recherche installé dans les Vosges et édité par Xilopix. Heureusement pour les trente salariés, Qwant s’est manifesté et s’engage à sauvegarder tous les emplois. Mais conservera-t-il Xaphir ?

En mai dernier, Xaphir faisait parler de lui. Ce nouveau moteur de recherche, lancé par la jeune entreprise vosgienne Xilopix, affichait de grandes ambitions. A peine disponible, Xaphir voulait se placer dans le Top 5 mondial des moteurs de recherche fort d’une « expérience utilisateur inédite », de huit ans de R&D et de 10 millions d’euros investis, tant par des fonds privés que par des subventions publiques. « Le Moteur de recherche humaniste pour un nouveau siècle des Lumières » annonçait fièrement ses créateurs.

Six mois plus tard, Xilopix déposait le bilan. Début octobre, on apprenait que l’entreprise d’Epinal était placée en redressement judiciaire. Trop tôt, trop immature, pas assez ergonomique ni pertinent, une levée de fonds échouée : on peut trouver de nombreuses raisons à cet échec. 30 emplois étaient alors menacés.

Soudain une lumière ! Le 10 novembre, un plan de reprise est validé par le tribunal de commerce d’Epinal. Le repreneur ? L’autre moteur de recherche d’origine française, Qwant. La société annonce dans son communiqué qu’elle maintiendra l’activité et tous les postes « sur ce site d’Epinal ». Un argument qui a dû convaincre le tribunal, d’autant que son offre était soutenue par par la Communauté d’Agglomération d’Epinal et la SEM de Développement Economique Epinal-Golbey (cette dernière faisait par ailleurs partie des investisseurs de Xilopix à hauteur de 400 000 euros).

L’emploi est sauvé, mais c’est pas gagné pour Xaphir

« Nous sommes heureux de sauvegarder l’emploi sur ce site et de permettre à une équipe qui a fait le pari risqué du B2C de le poursuivre au sein d’un groupe français capable de porter la vision d’un moteur de recherche européen », déclare Eric Léandri, le président de Qwant. Le montant de cette reprise n’a pas été communiqué.

N’est pas évoqué non plus l’avenir de Xaphir. Le moteur de recherche continuera-t-il son développement indépendamment de Qwant, mais avec son soutien ? Ou bien disparaîtra-t-il alors que son homologue absorbe ses différents outils et fait d’Epinal un nouveau centre de R&D. Eric Leandri se contente d’un « nous développerons ensemble notre savoir-faire » qui ne renseigne guère sur le futur de Xaphir en tant que moteur de recherche. L’affaire est donc à suivre.