Le patron de la Federal Communication Commission, Ajit Pai, dévoilera aujourd’hui ses propositions pour mettre fin à la neutralité du Net mise en place en 2015, ouvrant grand la porte à Comcast, Verizon et AT&T, qui décideront qui pourra consommer de la bande passante et comment.
Ajit Pai a dévoilé au Wall Street Journal les grandes lignes de sa directive baptisée « Restaurer la liberté d'internet » mais consistant ni plus ni moins qu’à démanteler les règles mises en place en 2015 établissant la neutralité du Net. En vertu de cette réglementation voulue par l’administration Obama, les FAI se voyaient interdits de proposer des bouquets de services aux dépens d’autres, de pénaliser les services consommant plus de bande passante, d’offrir des accès privilégiés à leurs réseaux, etc.
Soit défense de mettre en place un Internet dit « à deux vitesses ». Mais, selon le président de la FCC, la régulation actuelle n’incite pas les FAI à investir dans l’expansion et la modernisation des réseaux. Il faut donc une « approche réglementaire allégée » pour que les telcos mettent « des milliards de dollars » dans leurs réseaux. La FCC quant à elle doit se limiter, à en croire Ajit Pai à « obliger les FAI à être transparents pour que les consommateurs puissent choisir les offres qui leur conviennent le mieux ».
Vote le 14 décembre
C’est aujourd’hui que le patron de l’autorité de régulation des télécoms américaine doit détaillée les mesures contenues dans sa proposition. Laquelle sera votée le 14 décembre, sans que l’issue du vote ne fasse de doute. Sur les cinq commissaires (Ajit Pai inclus) que compte la FCC, trois sont Républicains et voteront donc en faveur du texte.
Du côté de la Silicon Valley, l’opposition à la FCC fait l’unanimité. Dans un communiqué, l’Internet Association, qui regroupe les Google, Amazon, Microsoft, Netflix, Uber et autres, considère la proposition d’Ajit Pai comme « défiant la volonté de millions d'Américains qui ont soutenu [la régulation] de 2015 ». « Les consommateurs ont peu de choix dans leur FAI, et les fournisseurs de services ne devraient pas être autorisés à utiliser cette position de garde-barrière pour discriminer les sites Web et les applications » écrit encore l’association. Mais leur combat ne suscite pas l’intérêt des foules…