La municipalité catalane prépare son passage à l’open source. Barcelone annonce une transition qui, d’ici au printemps 2019, lui permettra de se débarrasser de la plupart des logiciels propriétaires actuellement en usage dans ses services. Au programme, logiciels libres, développement en interne et appel d’offres privilégiant les PME locales.
Avant la fin de 2018 les employés de la municipalité (Consistorio) de Barcelone abandonneront Microsoft Exchange au profit du logiciel libre Open-Xchange. Cette migration s’inscrit dans un vaste plan de transition vers le libre voulu par le conseil municipal de la capitale catalane. Et avant la fin de son mandat, mi-2019, la municipalité compte se passer autant que possible des outils Microsoft.
Pour l’heure, il n’est pas question de se débarrasser de Windows sur tous les postes, quoiqu’Ubuntu soit déjà utilisé sur un millier d’ordinateurs de la municipalité dans le cadre d’un test. Mais dans l’immédiat, ce sont les applications de bureau qui sont concernées par la migration. Ainsi, le conseil municipal étudie le passage d’Internet Explorer à Mozilla ou encore l’utilisation d’Open Office pour la bureautique.
Outre les logiciels libres du marché, la municipalité envisage des développements d’outils en interne et se prépare à recruter 65 « informaticiens ». Les programmes ainsi développés par la ville pourront être réutilisés par les autres cités de Catalogne, voire d’autres villes à travers le monde, selon Francesca Bri, la commissaire en charge des technologies et de l'innovation au conseil municipal. Au total, la municipalité veut consacrer à l’horizon 2019 70% de son budget logiciel à des solutions non propriétaires.
Ne plus dépendre des géants et de leurs licences
Enfin le conseil municipal a pour projet d’ouvrir une plateforme en ligne visant à faciliter l’accès des PME aux appels d’offres publics. Les offres y seront « publiées avec plus d’informations et en avance » de sorte que les petites entreprises puissent planifier leurs candidatures et ainsi rivaliser avec les grands groupes. L’objectif consiste à « prioriser des sociétés locales qui travaillent avec des méthodologies open source et agiles».
Le conseil municipal explique vouloir éviter « les coûts de licence substantiels et ne pas dépendre de fournisseurs spécifiques en raison de contrats qui, dans certains cas, sont fermés pendant des décennies ». Il indique prendre exemple sur des projets similaires menés en Australie ou encore en Finlande. Rappelons que, à l’inverse, Munich reviendra à Windows après quelques années d’open source. Mais la décision est moins technique que politique.