Belkin et Foxconn ont officialisé l’acquisition du premier par le second, pour un montant de 866 millions de dollars. Ce rachat marque un glissement stratégique du Taïwanais, qui confirme ses ambitions sur le marché grand public. Mais rien n’est encore joué, cette opération doit d’abord passer l’examen de l’administration américaine.
Belkin va passer sous pavillon taïwanais. L’entreprise californienne, connue pour proposer divers accessoires pour smartphones, tablettes et ordinateurs, a annoncé son rachat par Foxconn Interconnect Technology, une filiale du géant Foxconn. Les marques Linksys (routeurs, répéteurs et caméras IP) et Wemo (produits connectés domotiques) passeront eux aussi dans le giron du géant asiatique.
Cette opération, d’un montant de 866 millions de dollars en cash, marque un tournant dans la stratégie de Foxconn. Le Taïwanais est surtout connu comme le fabricant des iPhone et autres terminaux mobiles, un acteur dans l’ombre des grands constructeurs. Cette acquisition le place sur le devant de la scène, l’entreprise devenant propriétaire de trois marques grand public, notamment dans le registre de la maison connectée.
La CFIUS au coin de la rue
« En intégrant les capacités et les solutions de pointe de Belkin à FIT, nous prévoyons enrichir notre portefeuille de produits de consommation haut de gamme et accélérer notre pénétration dans la maison intelligente » explique ainsi Sydney Lu, le patron de Foxconn Interconnect Technology. Belkin deviendra une filiale de FIT et conservera ses différentes marques ainsi que son CEO actuel, son fondateur Chet Pipkin.
Encore faudra-t-il que le Comité américain aux investissements étrangers (CFIUS) approuve l’opération. On se rappellera que c'est sur ses recommandations que l’acquisition de Qualcomm par Broadcom avait été bloquée. Belkin produisant, via Wemo et Linksys, des équipements réseau et smarthome, l’acquisition pourrait là encore être considérée comme une menace potentielle pour la sécurité nationale. Mais les décisions de Foxconn d’investir massivement aux Etats-Unis, avec notamment une usine au Wisconsin, pourrait faire bouger les lignes en faveur du Taïwanais.