Au Congrès, Mark Zuckerberg peine à convaincre

Mardi au Sénat, mercredi à la Chambre des représentants, Mark Zuckerberg a dû répondre au barrage de questions des élus américains. Et si la stratégie du patron de Facebook, se confondant en excuses et en promesses de changement, a payé devant les sénateurs, les représentants étaient quant à eux plus vindicatifs, mettant en difficulté le fondateur du réseau social.

Que retiendra-t-on des auditions de Mark Zuckerberg à Washington mardi et mercredi ? Devant les sénateurs puis devant les représentants, le patron de Facebook s’exprimait suite au scandale Cambridge Analytica.

Premier acte le 10 avril, au Sénat et premier barrage de questions. Mark Zuckerberg tient sa ligne, répétant que qu’il reconnaissait les « erreurs » commises  et que Facebook est en train de vivre « un changement philosophique majeur ».

Un acte de contrition qui a vraisemblablement convaincu les observateurs, avec des sénateurs parfois peu à l’aise sur les points les plus techniques relatifs à la vie privée et aux données personnelles, préférant attaquer Facebook sur des aspects économiques, sur son monopole par exemple, et politique, les Républicains reprochant à Mark Zuckerberg des « biais partisans ».

L’auto-régulation ne convainc plus

Une des interventions les plus remarquées a été celle du John Kennedy, et son commentaire « je vous le dit gentiment : vos conditions d’utilisation sont merdiques ». Le sénateur de Louisiane reproche aux CGU de Facebook de ne pas protéger les données des citoyens américains mais les arrières de l’entreprise. On a également pu entendre quelques vieux serpents de mer, tels qu’une question sur la collecte de données audio par Facebook par Gary Peters, sénateur du Michigan.

Autre salle, autre ambiance. Mercredi à la Chambre des représentants, Mark Zuckerberg a fait face à des élus remontés et plus renseignés sur le dossier. Il semble qu’il a été plus difficile pour Mark Zuckerberg de s’en tenir à sa stratégie initiale devant le tir de barrage des représentants. Car les actes de contritions et les promesses ne suffisent plus, à l’image de cette charge de Jan Schakowsky, représentante de l’Illinois, qui énonce la liste des excuses prononcées par Facebook en quinze ans avant de conclure « c’est la preuve que l’autorégulation ne marche pas ».

Car c’est bien là la question sous-jacente de cette dizaine d’heures d’échanges : faut-il réguler les plateformes en ligne ? Sondé sur ce sujet, Mark Zuckerberg a à chaque fois botté en touche. S’il ne se dit « pas opposé sur le principe » à une régulation, à l’instar d’une obligation du opt-in, il se refuse à prendre position. « Je pense qu’une certaine régulation est inévitable […] mais il faut être prudent dans sa mise en place ».

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