Et c’est à Hong Kong que le cinquième constructeur mondial se lancera sur les marchés financiers. Xiaomi a rempli le formulaire administratif en vue de son IPO. Il n’en précise ni la date, ni les montants qu’il compte lever mais le document de 600 pages fourmille d’informations sur l’entreprise chinoise.
C’est officiel, Xiaomi va entrer en bourse. Le constructeur chinois a rempli son formulaire d’introduction et, s’il ne précise ni la date, ni le nombre d’actions à émettre, ni le montant qu’il entend lever, on connaît néanmoins le lieu. C’est à la bourse de Hong Kong que Xiaomi fera son entrée sur les marchés financiers. Un choix qui s’explique notamment par les récents changements effectués sur cette place financière.
Depuis le début du mois, le Stock Exchange de Hong Kong a introduit le système d’actions de classe A et de classe B, les premières étant à droits de vote multiples. La direction de Xiaomi devrait profiter de ces actions classe A quand ceux qui achèteront des titres en bourse se contenteront de classe B. Notons que Bloomberg rapporte que le constructeur compte lever 10 milliards de dollars. Cette IPO est pressentie comme la plus importante depuis Alibaba en 2014.
On apprend de ce (très) long formulaire (600 pages) plusieurs choses intéressantes sur Xiaomi. Notamment que Xiaomi Corporation est enregistrée… aux Îles Caïman. « Les Îles Caïman ne prélèvent actuellement aucune taxe sur les individus ou entreprises basés sur les profits, les revenus, les gains ou les appréciations » précise le formulaire. Mais Xiaomi assure tout de même se conformer à la loi chinoise, notamment la réglementation fiscale.
Rentabilité difficile
Autre enseignement du formulaire, la situation financière de Xiaomi. En 2017, l’entreprise affichait une perte nette de 6 milliards de dollars quand l’année précédente, pourtant une mauvaise année en terme de ventes de smartphones, son activité principale, Xiaomi était parvenu à dégager quelques bénéfices, 70 millions de dollars environ. Pourtant, entre 2016 et 2017, son chiffre d’affaires a bondi de 9 à 15 milliards de dollars.
La faute à l’expansion internationale et à la révision de son modèle de distribution : c’est d’ailleurs un des risques pointés par le constructeur. L’investissement dans ses enseignes physiques lui coûte cher et ce n’est pas près de s’arrêter, à en croire le document. Autre souci, son modèle économique repose presque exclusivement sur les smartphones et la morosité de ce marché pourrait lui faire du tort. Sans compter les procès pour violation de propriété intellectuelle, contre Ericsson et deux entreprises chinoises, et les risques liés à la relative jeunesse de l’entreprise, née en 2010.