L’éditeur russe aimerait revenir en grâce auprès des administrations et entreprises qui le soupçonnent de collusion avec les autorités russes. Et pour ce faire, quoi de mieux que de déplacer ses serveurs et ses labos dans le pays le plus neutre au monde : la Suisse ?
Accusé de collusions avec les autorités russes, et en particulier le renseignement, Kaspersky tente de regagner la confiance de ses clients. En octobre dernier, il lançait une « Global Transparency Initiative », un programme consistant pour « les partenaires de confiance et les instances gouvernementales à pouvoir consulter le code source de nos produits ainsi que les outils que nous utilisons ». Mais cela n’aura visiblement pas suffi.
L’éditeur de solutions antivirus monte donc d’un cran, en annonçant son implantation en Suisse. C’est à Zurich que Kaspersky déplacera ses « lignes de production », à savoir là où sont compilés et créés les produits et mises à jour de Kaspersky Labs, ainsi que les serveurs qui traitent et stockent les données de ses utilisateurs basés en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, au Japon, en Corée du Sud et à Singapour. La migration fera l’objet « d’un audit indépendant » prévient l’entreprise.
Loin du Kremlin, loin du FSB
Pourquoi la Suisse ? Pour deux raisons, explique Kaspersky. « Premièrement, la Suisse a maintenu sa politique de neutralité pendant deux siècles. Deuxièmement, le pays dispose d'une législation forte en matière de protection des données. Nous pensons que ces deux qualités font de la Suisse l'endroit idéal pour déplacer une partie de notre infrastructure sensible ».
C’est également dans les vallées helvètes que l’éditeur russe installera son « Global Transparency Center », le lieu où seront audités ses produits et bases de données. L’ouverture du datacentre et la migration devraient être achevées d’ici à la fin de l’année prochaine. Dans son communiqué, Kaspersky assure que le niveau de protection de ses données et de ses développements est extrêmement élevé… Cette installation en Suisse n’a qu’un seul objectif : rassurer les gouvernements et les entreprises en s’éloignant géographiquement de la Russie et de ses services de renseignement.