L’entreprise récemment reprise en main par son fondateur, Jean-Baptiste Rudelle, annonce un investissement de 20 millions d’euro sur trois ans pour mettre sur pied un laboratoire dédié à l’intelligence artificielle à Paris.
Ça va mieux pour Criteo. L’entreprise française spécialisée dans le reciblage publicitaire a changé de patron, rappelant aux commandes son fondateur Jean-Baptiste Rudelle, et a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu. Bilan, son cours en bourse remonte, passant en l’espace de quelques jours de 21 à 28 euros. Ce qui apporte un peu d’air à la plateforme, quoique la politique d’Apple en matière de cookies et le RGPD soient deux sérieuses épines dans le pied de son modèle.
De retour aux manettes, Jean-Baptiste Rudelle a hier soir annoncé un plan d’investissement de 20 millions d’euros, étalé sur trois ans. Ces fonds seront utilisés pour créer le Criteo AI Lab, un centre de recherche en intelligence artificielle basé à Paris avec des ramifications à Grenoble et en Californie. « Le laboratoire aura pour missions principales d'œuvrer pour la recherche en construisant des modèles de « deep learning », facilement interprétables, transparents et centrés sur l'utilisateur » écrit Criteo.
Un modèle à contre-courant
Mais pas question de ne faire que de la recherche théorique : les développements de ce laboratoire dirigé par Suju Rajan, vice-président et directeur de la recherche chez Criteo, devront servir l’entreprise. « L'AI Lab de Criteo mènera des expériences qui dessineront les standards de l'industrie en matière de mesure de la performance et de bonnes pratiques, ainsi que sur l'utilisation responsable des données ». Concrètement, il s’agit pour la plateforme publicitaire d’améliorer son modèle, décrié car peu respectueux de la confidentialité des données des internautes.
Alors Criteo enfonce le clou, se revendiquant « plateforme publicitaire pour l’Internet ouvert », annonçant que son centre de recherche vise à « changer l'interaction entre les consommateurs, les annonceurs et les éditeurs » et développer des ressources pédagogiques, des outils open source, etc. Le ton a bien changé chez le Français, qui s’était exporté aux Etats-Unis dans le but de concurrencer les géants américains. Désormais, il s’en réclame une alternative.