A compter du 15 novembre prochain, Orange ne commercialisera plus ses offres de téléphonie fixe traditionnelle. Mais le réseau RTC sera maintenu opérationnel jusqu'en 2023.
Le titre du Parisien de dimanche, «Le téléphone fixe, c'est bientôt fini», pouvait prêter à confusion. En réalité, Orange va juste cesser de commercialiser des abonnements téléphoniques classiques avec un combiné directement branché sur une prise en T. L'avenir de la téléphonie fixe passera désormais par les box et les réseaux IP. L'opérateur promet le maintien du service Réseau Téléphonique Commuté jusqu'en 2023. Jusque-là pas de changement pour les abonnés, ils pourront même continuer s'ils le souhaitent à utiliser leur modem 56K. Ensuite le service s'éteindra progressivement "par plaque". Et les clients devront alors renoncer à la tarification à la durée et passer par une box ou un boîtier IP ce qui suppose que tout le territoire bénéficie au minimum d'un raccordement en ADSL.
Sur environ 36 millions de lignes supportant le service téléphonique, on compterait encore 8 millions de lignes bas débit RTC.
Selon l'Arcep et son dernier observatoire trimestriel, le nombre de lignes fixes (36,7 millions au 31 mars 2018) évolue peu depuis 2015, au contraire de sa composition : la proportion de lignes ne supportant qu’un seul abonnement en VLB (73%, 26,8 millions) s’accroît continûment (+3 points en un an), tandis que le nombre de lignes ne supportant qu’un seul abonnement RTC (8,0 millions, 22%) et celui supportant le double-abonnement VLB et RTC (1,9 millions, 5%) diminuent depuis le milieu de l’année 2010.
L'AFUTT (Association Française des Utilisateurs de Télécommunications) s'inquiète déjà entre autres (parmi 7 risques identifiés) « de ventes forcées et abus de faiblesse auprès de personnes isolées fragiles ou âgées qui constituent un contingent important des abonnés au téléphone fixe actuellement. Des démarcheurs peu scrupuleux pourraient faire croire à la fermeture du service (ce qui n’est pas la cas rappelons-le) pour faire peur à leurs interlocuteurs et opérer le basculement de la ligne sur un autre service téléphonique, totalement à l’insu de l’abonné, ou sans son consentement explicite. Les plaintes de cette nature reçues à l’AFUTT dans ce secteur représentent déjà plus de 20% du total, et sont en croissance depuis l’année dernière. »
Autre son de cloche, celui du miitant écologiste Laurent Leguyader qui sur son blog aligne les inconvénients de l'abandon du RTC. Et parmi eux la fonction SOS. « En cas de black-out (coupure d'électricité à grande échelle, comme ça arrive régulièrement en Californie), nous regretterons amèrement le réseau téléphonique commuté (RTC) qui avait besoin de si peu d'énergie qu'il pouvait fonctionner des jours sur batterie. »
Après la bataille anti-Linky, la croisade pro-RTC ?